Attoub : «Rejouer, c’est quelque chose de très grand»

L’attente est finie pour David Attoub. Suspendu 70 puis 52 semaines pour une fourchette en Coupe d’Europe, le pilier du Stade français a le droit de rejouer depuis le 18 décembre. Le 29 décembre, face à Bourgoin, il devrait effectuer son grand retour sur les terrains et savoure déjà ce moment.

Comment vous sentez vous à l’approche de votre premier match après votre suspension?

C’est un réel plaisir de pouvoir reprendre la compétition. Ça fait très très longtemps. Mais avec le temps qui se rapproche, c’est un bonheur de pouvoir rejouer. Je suis un peu dans l’attente, il y a quelques zones d’ombre. C’est vrai que le terrain me manque mais je ne m’attends pas à faire des miracles. Je vais être moi-même, essayer d’être le plus combattant possible et je crois que le collectif va me donner le sens de la marche pour bien figurer. Evidemment, j’ai des doutes. Je ne peux pas arriver en disant au bout d’un an que ça va être facile. Non rien n’est facile. Et je crois que tous les matchs vont être compliqués. Petit à petit, je vais prendre du temps de jeu et de l’assurance. Je ne vais pas sauver la patrie au tout début.

Quel rôle ont joué vos coéquipiers pendant cette période difficile ?

Le rôle de mes coéquipiers a été primordial pour moi et je les en remercie. Maintenant toutes les attentions qu’ils m’ont prêtées pendant cette année, il faut que je leur rende en étant le meilleur possible sur le terrain. Ça a été une période très frustrante. J’ai emmagasiné beaucoup de nervosité, beaucoup de rancœur. Aujourd’hui, il va falloir que je transforme tout ça en énergie positive. Quand on est absent des terrains pendant un an, on est un peu oublié. Il faut reprendre du poil de la bête.

C’est plus dur d’être suspendu que d’être blessé ?

Oui, je crois que c’est plus dur au départ mais au fil du temps, on s’habitue. On devient un peu fataliste. Pendant cette période, j’ai eu la chance de devenir papa. Ça m’a permis de connaître d’autres joies et de me rendre compte que le rugby était une corde fragile mais qu’il y a beaucoup plus grave à l’extérieur.

Quels sont vos objectifs maintenant que vous allez retrouver le terrain ?

Rejouer, c’est déjà quelque chose de très grand. Mes objectifs ne sont pas à long terme. Je crois qu’il faut au contraire, qu’ils soient à court terme, il faut que je me réimpose au Stade Français, remontrer que je suis présent et après, tout le reste suivra. Je vais continuer à faire mon jeu du mieux possible. Je vais essayer d’être propre sur mon jeu pour ne pas être dispersé et être bien concentré sur une mission et pas cinquante.

Propos recueillis par Bastien Schambill