Bernard Laporte : « Pour Toulon, c’est merveilleux »

Bernard Laporte, l'entraîneur de Toulon, qualifié pour la finale du Top 14 - -
Bernard Laporte, êtes-vous étonné par la performance de votre équipe six jours après la finale de la Coupe d’Europe ?
C’est un groupe qui a envie de vivre de grandes émotions, qui a envie de ne rien lâcher. Quand tu joues contre Clermont, le Stade Toulousain, Castres, le Racing, il n’y a pas de marge de manœuvre. Il faut être bon, être présent. On avait peur d’être un petit peu court, un petit peu juste, physiquement. Même si on ne le disait pas. On avait fait beaucoup de récupération pendant la semaine. J’ai senti qu’on avait du mal à rentrer dans le match. On n’avait pas de rythme. Les avants ne se déplaçaient pas beaucoup. Par contre, on y était dans le combat de près, dans les plaquages, sur les touches. Ça a été important. Paradoxalement, on a retrouvé beaucoup plus de rythme en deuxième mi-temps.
Vos joueurs ont fait preuve de beaucoup de solidarité…
Oui. Il y a une âme, une envie, un bon état d’esprit. Il y a des bons mecs, comme on dit. C’est leur victoire, c’est leur histoire. C’est ce que je leur dis. Nous, on ne joue pas, on ne fait qu’entraîner. Quand tu vois l’intensité qu’il y a… Je leur dis bravo. Certains ont gagné des choses, d’autres n’ont rien gagné. Mais on a l’impression qu’ils sont bien ensemble, qu’ils ne veulent pas que ça s’arrête. Pour le club, c’est merveilleux. Quatre finales en deux ans (Challenge européen, Top 14, H Cup, Top 14), qu’est-ce que tu veux de mieux ?
C’est une superbe aventure…
Oui, c’est une superbe aventure pour le club, notre ville, notre région, nos partenaires, nos supporters. C’est ça aussi, le sport. Nous sommes fiers de ça.
Qu’avez-vous ressenti personnellement ?
Je leur ai dit que j’avais beaucoup d’estime pour eux. J’en ai encore plus. Il fallait aller la chercher, cette finale. A la mi-temps, je me demandais s’il ne fallait pas faire rentrer les six avants d’un coup pour redonner du peps. On se posait des questions. Et d’avoir perdu Carl Hayman et Gethin Jenkins (forfait) ce matin (vendredi)… Ça ne nous a pas foutu un coup mais je me suis dit : « bon, il va falloir penser à tout ça ». C’est un super groupe. Ce sont eux qui gagnent. Ce ne sont jamais les entraîneurs qui gagnent.
Le doublé devient possible maintenant…
Il devient possible. Mais ce sera toujours pareil. Ce sera une grosse finale à jouer. On sera là. C’est une bonne chose. On a une semaine pour la préparer. C’est merveilleux.
Où allez-vous la préparer ?
On était bien à Dublin (rires). On retourne à Toulon. Dublin, c’était bien pour deux choses. Pour ne pas tomber dans la folie de nos supporters. Et je la comprends. Et aussi parce qu’on a plein de joueurs qui ont des gamins qui se réveillent à 5h, 6h. Les mecs m’ont dit : « on a bien dormi, on a pu récupérer. A la maison, ce n’est pas possible ». Donc ça a été une bonne chose. Mais ça fait long. Ils ont envie de les revoir et ça me semble logique.
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