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Blanco : « Un Top 16 fausserait le championnat »

Serge Blanco

Serge Blanco - -

Serge Blanco, président de Biarritz, s’est longuement confié à RMC Sport, ce lundi au Château Brindos (Anglet). Il a expliqué son rejet du passage à 16 clubs tout en revenant sur la saison du BO. Confessions.

Serge, Biarritz s’est officiellement maintenu en Top 14 ce week-end après une très belle fin de saison. Cela vous laisse-t-il des regrets ?

Non parce que l’honnêteté intellectuelle fait que l’on est dans une vision de développement, de continuité et surtout d’intégration. On savait que ça serait une saison difficile mais pas à ce point. Peut-être que l’on n’a pas anticipé certaines choses et que je n’ai pas anticipé à certains postes. Le fait de recruter un buteur supplémentaire efficace nous aurait peut-être permis de glaner les points qui nous manquent aujourd’hui. Maintenant, il faut se tourner vers l’avenir et vers le prochain match face au Stade Français. Il faudra bien préparer la finale d’Amlin Cup (le 19 mai, ndlr) en espérant qu’elle nous délivre un billet pour la H Cup la saison prochaine.

Comment abordez-vous cette finale ?

On affronte un club exceptionnel : Toulon. C’est une Formule 1 alors que nous sommes une ancienne Formule 1. Ils peuvent remplacer une voiture par une autre et elle restera compétitive. On va essayer de gonfler notre moteur. Il y a assez d’expériences dans cette équipe avec d’illustres internationaux comme Wilkinson. Il a une gestion parfaite à travers son jeu au pied. On l’a bien vu en demi-finale (victoire 32-29 face au Stade Français grâce à un drop de l’Anglais à la dernière minute). Il a un moral du feu du dieu. Ce qui est avantageux pour nous, c’est qu’ils n’alignent pas la même deuxième ligne dimanche après dimanche. On sera compétitif dans ce secteur où nos joueurs sont de très bon niveau.

« Président de la FFR ? Pourquoi pas »

Une commission de la LNR est rassemblée pour évoquer un éventuel passage du Top 14 à 16 clubs pour la saison 2013-14. Pourquoi y êtes-vous défavorable ?

Il y a un nombre de questions qu’il faut se poser avant même de lancer l’idée. Est-on capable d’aller voir des partenaires en leur prenant beaucoup d’argent tout en leur disant qu’on ne mettra pas les meilleurs joueurs sur le terrain ? Si on passait à 16, on perdrait la force de ce championnat. Je peux comprendre certains présidents qui disent que les prix montent, qu’ils ont investi et qu’ils ne tirent pas assez de bénéfices. Mais va-t-on mettre les équipes de France en bonne position ? Quels seront les sacrifices à faire par rapport aux autres compétitions européennes ? On a déjà fait une compétition à 16 (entre 2003 et 2005). Les doublons étaient bien compensés par les deux ou trois équipes qui étaient au-dessus. Cela ne les dérangeait pas. Aujourd’hui, toutes les équipes sont compétitives mises à part deux ou trois. Si vous affaiblissez les grosses équipes, ça faussera le championnat.

Allez-vous remplacer Patrice Lagisquet qui quittera définitivement le club en fin de saison pour rejoindre l’équipe de France ?

Il ne sera pas remplacé. Il a énormément amené aux entraîneurs (Serge Milhas et Jack Isaac). Ils ont pris la juste mesure de ce qu’il fallait faire. On fera rentrer Laurent Rodriguez un peu plus dans le coup. Il aura un autre rôle sur lequel les deux entraîneurs pourront s’appuyer.

Vous participez actuellement à la gestion de la FFR derrière le président Pierre Camou. Deviendrez-vous un jour président ?

On me pose souvent la question. Je ne peux pas parce que M.Hollande a été élu. C’est très difficile pour moi (rires). Aujourd’hui, je fais partie d’une équipe. Si elle tourne bien, je n’ai aucune raison d’être un prétendant à la présidence. Si demain, Pierre Camou se désistait ou avait un problème - ce que je ne souhaite pas - pourquoi je ne me présenterais pas ? Je me reconnais par rapport à une politique qui doit être mise en place. J’ai un rôle au niveau du comité directeur, j’échange énormément avec Pierre et je suis en charge du développement du futur stade. Ce que je fais doit être en osmose avec mes pensées. Aujourd’hui, ça l’est.