Bordeaux-Bègles, la saison de la mue

Crédit : ubbrugby.com - -
« Je ne veux pas qu’on fasse comme ces joueurs de tennis qui ont des balles de match et qui perdent en cinq sets. » Marc Delpoux, l’entraineur de l’Union Bordeaux-Bègles (UBB), aborde les six dernières journées de la phase régulière de championnat avec une petite boule dans le ventre, même s’il passera sous les couleurs de Perpignan la saison prochaine. Le promu (9e) n’a pas encore assuré son maintien et ce n’est pas faute d’avoir eu l’occasion de le faire. Le coup est passé près contre Clermont (10-17), Montpellier (30-26) et le Racing (22-13, après avoir mené 13-12 à dix minutes de la fin), trois défaites qui laissent des regrets. « On aurait pu être à l’abri avant sur ces trois matches », poursuit Delpoux. Face à Toulouse, l’enjeu est donc de taille. Le calendrier chargé du leader, avec trois déplacements à haut risque (Stade Français, Edimbourg et Perpignan), est-il une bonne nouvelle pour les Girondins ? « Je ne crois pas un instant qu’ils vont faire l’impasse. C’est avec des victoires qu’on ménage son effectif », assure le coach de l’UBB.
Le public n’en doute pas non plus un instant, qui a répondu présent, alléché par ce derby de la Garonne. Bordeaux-Bègles a abandonné son enceinte d’André-Moga (10 000 places) pour délocaliser l’affiche à Chaban-Delmas. Bien en a pris aux dirigeants de l’UBB : les 34 000 places ont été vendues. « C’est une fierté », assurent en chœur Delpoux et son président Laurent Marti. Le patron de l’UBB, quadra et homme d’affaires, est ambitieux. « On est fier d’avoir constitué à Bordeaux un des meilleurs publics de France, mais je suis heureux quand tous les sports font le plein à Bordeaux. On n’est pas là pour prendre aux autres. Si on fait le plein vendredi contre Toulouse, c’est aussi parce que les Girondins (en foot, ndlr) sont un peu moins bons cette année, mais ça peut vite s’inverser. »
Avec Ibanez la saison prochaine
Marti veut plus de capacité pour l’UBB et le rugby. Dans un Chaban-Delmas reconfiguré ou dans du neuf. « On verra, on va se mettre tous autour de la table. » La saison prochaine, Raphaël Ibanez, emblématique capitaine du XV de France sous Bernard Laporte, prendra le relais de Delpoux au poste de manager. D’ici là, il faut rester dans l’élite. Un succès sur le voisin toulousain ferait bonne figure. « Vous imaginez l’envie qu’auraient les gens et les sponsors pour venir aider cette équipe ? », s’enthousiasme Delpoux. Il semble déjà avoir des éléments de réponse.