RMC Sport

Boudjellal entame le bras de fer

Mourad Boudjellal et Philippe Saint-André

Mourad Boudjellal et Philippe Saint-André - -

Futur sélectionneur du XV de France après la Coupe du monde, Philippe Saint-André quittera ses fonctions de manager du Rugby Club Toulonnais en cours de saison. Une situation qui agace Mourad Boudjellal, le président varois, qui semble prêt à faire payer une indemnité très élevée à son entraîneur.

Les raisons de la colère

Si, aujourd’hui, l’air semble devenu irrespirable du côté de Toulon, le temps semblait pourtant au beau fixe le 25 août dernier, jour de l’officialisation de l’arrivée de Philippe Saint-André à la tête du XV de France. « C’est une fierté, c’était un vrai plaisir de savoir que Philippe était choisi », lançait ainsi Mourad Boudjellal. Pourtant, l’orage est vite apparu et la défaite du RCT face à Clermont samedi (0-17) a déclenché les foudres du président varois. « Peut-être que le discours de Saint-André ne porte plus comme il portait avant, a-t-il indiqué. (…) Philippe n’a plus rien à gagner. Je conçois tout à fait une baisse de libido. » Une prise de position qui a surpris l’entraîneur toulonnais, conscient que son crédit auprès de son président s’estompe peu à peu. « Si mon message passe ou pas ? Le taulier, c’est le président, c’est lui qui prend les décisions », a-t-il soufflé.

Boudjellal voudrait être indemnisé

Dès son engagement avec le Rugby Club Toulonnais à l’aube de la saison 2009-2010, l’hypothèse d’une arrivée de Philippe Saint-André aux commandes de l’équipe de France avait pourtant été prévue. L’ancien trois-quarts aile du XV de France (69 sélections) avait paraphé un contrat dans lequel figurait une clause de départ en cas de volonté de la Fédération française de rugby de s’attacher ses services. Initialement prévu le 1er décembre prochain, le départ de Philippe Saint-André de Toulon pourrait finalement avoir lieu plus tôt. Une situation qui exaspère Mourad Boudjellal, contraint de trouver rapidement un nouvel entraîneur et qui souhaiterait que son entraîneur l’indemnise, en fonction du classement en Top 14, pour ce départ précipité.

Une méthode inédite

Si cette méthode serait une première du genre, elle exaspère Jean-Louis Luneau, le président de Tech XV, le syndicat des entraîneurs de rugby. « Je ne connais pas le contenu du contrat, ni les engagements qui ont été pris, concède-t-il. Mais l'idée qu'un entraîneur indemnise son club parce que les résultats ne sont pas en place, c'est surréaliste, c'est une situation qui est vraiment détestable. Je n'ai jamais vu ça. » Cette indemnisation pourrait toutefois être parfaitement légale si elle est prévue dans les termes du contrat de Philippe Saint-André. Dans ce cas, le futur sélectionneur, silencieux sur le sujet, aurait tout intérêt à être le plus haut possible au classement du Top 14 à l’heure de son départ.