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Boudjellal : « Je ne suis pas dupe »

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Malgré le soutien du président de la LNR Pierre-Yves Revol, Mourad Boudjellal est finalement condamné à aller au bout de sa suspension de 130 jours par la commission de discipline de la Ligue. Le président toulonnais assistera donc en tribune au match de barrage qui opposera Toulon au Racing Métro, samedi. Invité du Moscato Show, il a commenté cette décision qu’il digère mal.

Mourad Boudjellal, vous ne serez pas sur le terrain du match de barrage de votre équipe contre le Racing Métro. Quelle a été votre première réaction ?

Je ne suis pas dupe. Je sais très bien d’où vient cette décision. Ce n’est pas Pierre-Yves Revol (président de la Ligue nationale de rugby, ndlr) parce qu’il a eu une démarche tout à fait sincère. Il y a des gens qui ne m’aiment pas dans le milieu du rugby et qui ont démontré qu’ils ne m’aimaient pas. Si la commission de la discipline est indépendante, on en reparle. Si elle est indépendante, comment se fait-il que je le sache depuis trois-quatre jours ? J’ai appelé Pierre-Yves Revol pour le remercier parce que, lui, a eu une démarche sincère.

Quand vous êtes président de la Ligue comme Pierre-Yves Revol et que vous esuyé un refus, cela doit quand même faire mal au cœur…

Quand Tyson se fait choper dans une chambre d’hôtel avec une nana, il lui propose beaucoup d’argent pour pas qu’elle ne porte plainte. Si elle continue à porter plainte, ce n’est pas parce qu’il y a un problème, c’est parce qu’il y a quelqu’un qui lui propose plus. Là, c’est pareil. Il y a le pouvoir de Pierre-Yves Revol qui porte la commission de discipline. Si ça ne marche pas, c’est qu’il y a des gens qui ont encore plus de pouvoir, c’est tout. 

Quand vous dîtes-ça, vous pensez, soit à Pierre Camou, le président de la Fédération, soit à Serge Blanco…

Je ne pense pas de mal de Serge Blanco. Je l’ai encore eu au téléphone ce matin (mercredi). On entretient de très bons rapports parce que je pense beaucoup de bien de lui. Pierre Camou, j’aurai aimé le croiser vendredi parce qu’il était à Londres (pour la finale du Challenge européen perdu contre Biarritz, ndlr). Il n’est pas venu nous voir à l’hôtel malheureusement. Après, il y a encore pas mal de monde au-dessus. Il y a Dieu par exemple.

Ce qu’il se passe entre Pierre Camou et vous, est-ce un conflit personnel ?

Je n’ai jamais cité Pierre Camou. Je ne me permettrai pas. Pierre Camou est une personne très importante dans le milieu du rugby. Il s’est beaucoup investi. Il a aussi beaucoup investi à tous les niveaux. C’est un peu le Jean-Paul II du rugby. Il lui faudrait une "papamobile". Je n’ai absolument rien contre cette sainte personne. En tout cas, j’invite la nouvelle ministre des Sports (Valérie Fourneyron, ndlr) à se pencher sur le milieu du rugby parce qu’il y a des choses qui doivent changer.

Vous parlez avec beaucoup d’ironie mais on vous sent malgré tout très énervé…

Sodomie, c’est un mot de sept lettres et là j’en suis quand même à 17 jours par lettre, donc c’est quand même pas mal. Heureusement que je ne l’ai pas employé au pluriel. Plus sérieusement, je trouve que la sanction est un peu longue. Dans le droit français, c’est une coutume : en cas de bonne conduite, on pratique des remises de peine. Je serai en tribune à côté de Bernard (Laporte, entraîneur du RCT). Je préfère gagner samedi et être en tribune que perdre et être sur le terrain. Cela m’évitera de recevoir les crachas. »