Bourgoin, sauve qui peut

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C’était un exploit au printemps dernier. Mais c’était l’année de trop. Le ressort psychologique qu’avaient actionné Eric Catinot et Xavier Péméja pour surmonter les difficultés financières, est aujourd’hui en mille morceaux. Dans quelques mois, c’est en Pro D2, dans le meilleur des cas, que Bourgoin devra essayer de se relever. Gaston Maulin, le président berjallien, doit annoncer ce lundi les premières mesures de ce plan de survie sportive et économique.
Le duo d’entraîneurs devrait être mis à l’écart. Et Laurent Seigne, qui a déjà coaché le CSBJ entre 2002 et 2005, arriver à un poste de manager général. C’est à lui qu’incombera la lourde tâche de terminer la saison du mieux possible. Mais la fracture entre les joueurs et les dirigeants, mais aussi entre les joueurs et le public, apparue au grand jour samedi contre La Rochelle (14-44), laisse augurer d’un long chemin de croix.
Pour l’ancien international Thomas Lombard, « on a menti à des joueurs, à des entraîneurs, qui ont maintenu leur fidélité mais qu’on a floué complètement avec des belles paroles ». Le bras d’honneur adressé samedi aux spectateurs de Pierre-Rajon par Mickaël Forest, Berjallien depuis 11 ans, est révélateur de cette souffrance. « Bourgoin, c’était nos valeurs, c’était le terroir, la famille, regrette déjà le deuxième-ligne Albin Louchard. Aujourd’hui, on a le sentiment d’avoir fait capoter tout ça. Ce club, c’est le monument de la région. Il aurait fallu en prendre conscience plus tôt. » Eviter une disparition complète est désormais le seul objectif du club formateur des Chabal, Parra, Nallet... Un terrible gâchis.