Castres : Broncan vers la sortie ?

Le président de Castres, Pierre-Yves Revol, avait prévenu, la semaine dernière, sur le site internet du club : "Tout le club, l’encadrement et les joueurs doit maintenant faire face à ses responsabilités. Dans un premier temps, les deux prochains matchs vont conditionner notre fin de saison… le succès est collectif mais l’échec est souvent individuel. Je sais que j’en serai le premier responsable s’il advient et donc et qu’il m’appartient en premier lieu de rechercher à activer tous les bons ressorts dans cette période difficile au niveau de l’encadrement et des joueurs".
Pas besoin d’une grande expérience pour comprendre la menace entre les lignes. Revol attendait une réaction du staff et des joueurs, lesquels étaient partis en stage trois jours en bord de Méditerranée, à Gruissan, pour préparer la venue de La Rochelle. Alors on ne peut que constater que ce sursaut d’orgueil n’est jamais venu. Battus par plus forts ce samedi à Pierre Fabre (17-32), les Castrais n’ont jamais semblé en mesure de pouvoir contrôler quoi que ce soit dans le match. Bousculés en mêlée, imprécis en touche, ils ont subi la puissance et la justesse rochelaise et ont dû courir après la score.
Cette déconvenue a également mis fin à leur série d’invincibilité à domicile en Top 14 : après 29 matchs sans défaite (27 victoires et 2 nuls) en 26 mois, la citadelle Pierre Fabre est tombée. L’embêtant, c’est que depuis le début de la saison, le CO ne sait pas s’exporter. Après 18 journées, c’est même la seule équipe du Top 14 à ne pas avoir gagné à l’extérieur. Conséquence : au classement, les Tarnais, 11es avec 32 points, sont maintenant sous la menace directe de Pau (32), Perpignan (30), voire Brive (26). Avant de se déplacer ce samedi à Bayonne, qui est lui invaincu dans son stade de Jean Dauger, l’heure est grave.
Le management de Broncan dans le viseur
Et le manager Pierre-Henry Broncan est dans le viseur. Interrogé hier en conférence de presse après le match concernant ce délicat contexte, il n’a pas caché être sous pression mais a renvoyé la balle vers ses dirigeants : "C’est mon métier qui est comme ça. Après, ce n’est pas à moi de répondre à cette question. Un entraîneur est sous pression même quand il va en finale du championnat. La pression, on l’a tout le temps. Qu’on soit aujourd’hui en Top 14 ou dans n’importe quelle division. Moi je me concentre sur ce que je peux contrôler. Et aujourd’hui on a été battu par une équipe qui mérite sa victoire et qui a été bien meilleure que nous".
C’est lui qui avait repris le flambeau, fin décembre 2020, au relais de Mauricio Reggiardo, écarté, et débuté la série d’invincibilité à domicile pour finir par porter son équipe jusqu’en finale de Top 14 en juin dernier (perdue face à Montpellier). Son management, assez dur, direct et sans y mettre les formes selon plusieurs témoignages en interne, serait la cible de critiques au sein du groupe. Des crispations malvenues dans la période de doutes actuelle, ce que semblait souligner le président Revol cette semaine : "Je vais scruter le comportement des uns et des autres et si je vois des signes de faiblesse ou de dissensions en-dehors ou sur le terrain dans la prochaine quinzaine, comptez sur moi pour tenter d’y remédier". Il pourrait agir avant…