Castres ne veut pas faire de la figuration

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Toulon fait peur. Invaincus cette saison, les hommes de Bernard Laporte impressionnent, d’autant qu’ils ont glané quatre de leurs cinq succès à l’extérieur. A l’heure de se présenter sur la Rade, le Castres Olympiques n’en mène pas large. Et le sort réservé aux uniques visiteurs bordelo-béglais venus en terres varoises cette saison et repartis en charpie (42-12) n’est pas en mesure de les rassurer. « Je crois qu’il faut être honnête et sincère, craint Mathieu Bonello. Quand on va à Mayol, c’est compliqué. Cette année encore plus, car ils ont vraiment des grands joueurs. » Si la peur de subir une déculottée est légitime, les Castrais ne se présentent pas pour autant en victimes expiatoires chez les derniers finalistes de Top 14. « On ne va pas y aller en victimes, sinon il faut rester à Castres. On va y aller avec nos armes et essayer de rivaliser », tonne le talonneur du CO pour nuancer son propos inaugural.
Pour se donner du courage, les hommes des Laurent Labit et Travers pourront en appeler aux esprits de la saison passée. Lors de la 24e journée, ils étaient parvenus à tenir le RCT en échec dans sa citadelle (25-25). Avec Clermont, vainqueur dans le Var, ils sont les seuls à avoir enrayé la marche royale des Rouge et Noir, auteurs de 11 victoires à domicile l’an dernier. Cette année, le barragiste 2012 se verrait bien à nouveau tenir tête en milieu hostile. « Plus le stade est chaud, plus c’est motivant et gratifiant, témoigne Romain Cabannes. A Toulon, il n’y aurait limite pas besoin de s’échauffer. Quand on voit le public, on est obligé de répondre présent, sinon la déconvenue arrive vite. »
Fendre la muraille toulonnaise
Confronté à une équation difficile, le staff castrais devrait choisir de muscler son pack pour répondre au terrible défi imposé par les toulonnais dans les rucks. D’ailleurs, pour matérialiser le mur défensif varois, les coachs ont fait travailler leur XV virtuel face à 18 joueurs… En progression constante ces dernières saisons, Castres passe un véritable test en Provence. « On sait qu’il y a quelque chose d’immense qui nous attend et c’est très important pour nos joueurs. C’est avec des matchs comme ça qu’on continue à grandir, assure le technicien Laurent Labit. Il faut qu’on reparte de Toulon différents. »
Cette rencontre célèbrera également les retrouvailles entre le CO et son ancien capitaine emblématique Chris Masoe, débauché par Mourad Boudjellal durant l’été. Tout comme une rencontre entre deux des packs les plus massifs de l’Hexagone. Après Toulon, Castres ira à Montpellier puis recevra Clermont avant de débuter la Coupe d’Europe. En attendant ce triptyque angoissant, les Tarnais arrivent à Mayol tremblants mais déterminés.