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"Ce n'était pas du tout prévu", Montauban craint la gueule de bois après l'euphorie de la montée en Top 14

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Surprenant promu au printemps dernier, l'US Montauban va se frotter cette saison aux meilleures écuries du Top 14 sans avoir chamboulé son effectif. Et si les Tarn-et-Garonnais ne comptent pas se laisser faire, l'addition pourrait être difficile à régler.

Personne ne s'y attendait, et surtout pas eux. Mais Montauban est bien sur la ligne de départ du Top 14 près de trois mois après une montée inespérée. Et les Tarn-et-Garonnais devront réaliser un exploit au moins aussi retentissant pour s'y maintenir.

"Je ne parlerais pas d'euphorie, elle n'y est plus du tout. En revanche, il faut surfer sur la dynamique, car on sait qu'on est passé au cran supérieur, les gars en ont conscience", explique le manager Sébastien Tillous-Borde. Pour lui, l'USM doit tirer profit de tout, et surtout de sa fin de saison dernière en boulet de canon.

Au printemps, les Montalbanais avaient surpris la France du rugby. Sixièmes de la saison régulière de Pro D2, ils se sont payé tour à tour en phase finale les trois premiers du championnat, pour décrocher une montée improbable un an après avoir sauvé leur peau en deuxième division lors d'un barrage contre Narbonne.

La fête a été belle dans la préfecture du Tarn-et-Garonne pour célébrer un retour dans l'élite, 15 ans après l'avoir quittée. Et pendant que les joueurs paradaient, les dirigeants savouraient tout en se demandant de quoi la saison suivante serait faite.

"On a gardé tout le monde"

Avec 13,8 millions d'euros de budget, très loin des 34 millions d'euros moyens en Top 14, l'USM n'a que peu touché à un effectif capable de tout la saison dernière. "On a gardé tout le monde et on est partis avec le même groupe, qui le méritait d'ailleurs! Mais ça fait un an qu'on travaille ensemble. Aujourd'hui, on est bien plus haut que là où on était il y a un an", estime auprès Sébastien Tillous-Borde.

Avec quatre recrues en tout et pour tout, l'ancien demi de mêlée de Biarritz, Castres et Toulon sait qu'il va devoir continuer à faire progresser un groupe a priori pas taillé pour le Top 14. "Comme je l'ai dit avant et après la finale, on a joué à 70% de nos moyens. On a, d'après moi, encore 30% de marge, mais il faut qu'on l'atteigne rapidement cette saison et qu'on arrive à jouer notre rugby à 100% sur plusieurs matches d'affilée", juge-t-il.

Le syndrome de l'imposteur

Ces deux dernières saisons, le club promu n'a pas réussi à se maintenir, à l'image de Vannes la saison passée qui a pourtant séduit le public en croyant au maintien jusqu'à la dernière journée. "Vannes était prêt. Nous, ce n'était pas du tout prévu, on a créé l'exploit, c'était génial donc je ne sais pas ce qu'on sera capables de faire", affirme le capitaine et troisième ligne Fred Quercy.

"Sur le fait d'être monté, nous avons un peu le syndrome de l'imposteur", glissait son entraîneur après un match amical encourageant contre Bordeaux-Bègles (défaite 35-28), à dix jours du premier test grandeur nature programmé samedi (13h00), en ouverture du championnat, sur la pelouse du Stade français.

Éviter le zéro pointé d'Agen

Le capitaine voit lui une force dans l'effectif née des liens tissés la saison passée: "Je pense qu'on sera le groupe de Top 14 qui s'aimera le plus en interne. Avec le groupe qu'on a là, je ne nous vois pas faire la saison d'Agen", explique-t-il, en référence aux 26 défaites en 26 matches de Top 14 des Agenais en 2020-2021.

En plus de cet "amour", Montauban pourra compter sur quelques certitudes, comme les appuis déroutants du trois-quarts fidjien Josua Vici ou la botte du buteur maison Jérôme Bosviel, au club depuis 2016 et qui s'apprête à découvrir l'élite à 35 ans.

L'USM s'est également dotée d'un nouveau centre d'entraînement, plus en phase avec son niveau actuel. "Ca nous facilite la vie sur nos méthodes d'entraînement, et nous permet d'optimiser avec les longs blocs de matches à venir. On pourra travailler différemment, faire davantage de récupération... En fait, les mecs ont plus d'outils pour être pro. Pour le coup, ça tombe à pic", se réjouit Tillous-Borde.

FDLT avec AFP