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Chabal : « C'est la fin d'un long supplice »

Sébastien Chabal

Sébastien Chabal - -

C'est soulagé mais triste que Sébastien Chabal est revenu sur la fin de son contrat avec le Racing-Métro 92. Ravi d’avoir crevé l’abcès, le joueur souhaite désormais vivre de nouvelles aventures. En France, au Japon ou dans l’hémisphère sud.

Sébastien Chabal, expliquez-nous les raisons à l’origine de la fin de votre collaboration avec le Racing-Métro.

C’est une situation qui n’est pas facile d’autant que je n’aime pas trop parler. Ma tendance naturelle aurait été à me replier sur moi-même. Je me sentais obligé de vous (les journalistes, ndlr) donner des exactitudes sur ce qui s’est passé. Je suis triste, je suis déçu. C’est la fin d’une aventure et d’un long supplice pour moi car je n’étais plus heureux, je n’étais plus épanoui en tant que joueur ces derniers mois. A cause du sportif, du terrain, de mon incompréhension et de la communication qui ne passait plus avec Pierre Berbizier. Après de longues négociations, nous étions calés pour prolonger mais après moult réunions, il apparaissait que mon niveau sportif ne leur donnait pas assez satisfaction. C’est là que j’ai ouvert mon cœur et que j’ai donné ma version du haut-niveau. Ça a crevé l’abcès. Merci à Jacky Lorenzetti (président du Racing-Métro) d’avoir permis que tout le monde en sorte de la meilleure façon possible. Je ne pensais pas que ça se terminerait de cette façon. Mais putain que ça fait du bien de se sentir libre ! J’étais emprisonné et pas heureux.

Comment se sont passés les échanges avec Pierre Berbizier ?

Il y avait des problèmes de communication. Ça arrive qu’on ne soit pas d’accord avec son manager. On s’est dit les choses et on s’est expliqués, on se quitte comme des hommes. Depuis le début de la saison, c’était compliqué parce qu’on ne se comprenait plus. Et quand on ne se comprend plus avec ses supérieurs, c’est difficile. Quelque part, j’étais emprisonné, je n’étais pas heureux. Je suis quelqu’un qui dit les choses et qui les ressent. Ça ne sert à rien d’être triste et malheureux. J’ai ouvert mon cœur, je me suis vidé les tripes. Je dirai au revoir à mes coéquipiers la semaine prochaine.

Avez-vous pensé à la suite de votre carrière ?

Physiquement, je suis très bien, je me sens aérien sur le terrain. Je pensais que le Racing serait ma dernière destination mais il y en aura encore une. Je me laisse un temps de réflexion pour ne pas me tromper et faire le bon choix. Ce sont mes dernières saisons et ce qui compte le plus, c’est le plaisir et il n’était plus là au Racing. C’est ce qui a amené à notre rupture. Ce qui est important aujourd’hui, c’est que je puisse me regarder dans une glace.

Avez-vous reçu des propositions de club ?

J’ai des propositions du Japon et de l’hémisphère sud. Des clubs français se sont aussi manifestés. C’est encore trop chaud, je ne pense pas encore à ça. Je suis libéré de tout contrat et libre de signer immédiatement dans un autre club. Trop de choses bouillonnent pour que je pense à ça. Je veux encore gagner des titres et c’est pour ça que je suis venu au Racing. J’irai dans un club qui me propose de m’épanouir où je peux apporter mon expérience et mon envie. C’est mon leitmotiv.

Quel était le fond du problème avec Pierre Berbizier ?

On ne se comprenait pas. On a vécu une période difficile avec le club et le groupe. Le manque de résultats a aussi provoqué un malaise. Le projet du Racing, j’y crois. Il y a encore de très belles aventures à vivre ici. On s’est dit les choses très franchement. Il fallait crever l’abcès et se dire les choses pour avancer. On s’était déjà parlé quelques fois mais on n’était pas d’accord très souvent. Pour le bien du groupe, on faisait avec. Une fois que j’étais sur le terrain, je ne pensais qu’à aider mes copains. Je n’ai pas dit ce que je pensais en pensant faire « sauter » Pierre ni en pensant que j’allais sauter. Je pensais aller à la fin de mon contrat.

Le titre de l'encadré ici

Entre Toulon, Lyon et… l’étranger|||

Le départ de Sébastien Chabal n’a pas tardé à aiguiser les appétits du côté de nombreux clubs. Au-delà des contacts établis avec un club japonais et des formations de l’hémisphère sud (voir ci-dessus), deux pistes françaises se dégagent pour le troisième ligne. Comme en fin d’année dernière, alors qu’il s’interrogeait sur son avenir, Lyon s’est de nouveau montré intéressé pour s’attacher les services de l’international. Ce dernier pourrait être tenté à la seule condition que la LOU, actuellement 12e et premier non relégable, se maintienne dans l’élite. La destination plaît également à Lionel Nallet, grand ami et ancien coéquipier de « Caveman », même si ce dernier a trouvé un accord oral pour prolonger son contrat avec le Racing.

L’autre piste mène à Toulon. Selon nos informations, le président du RCT, Mourad Boudjellal, a relancé l’entourage du joueur ce vendredi. Quant à un départ au Stade Français, cela ne semble pas envisagé, le club de Thomas Savare estimant le joueur trop fortement marqué « Racing », l’ennemi intime. D'autre part, le Stade Français est en négociation avec d'autres joueurs pour la saison prochaine et veut limiter sa masse salariale.

L.De. avec P.Do.