Chabal mis à pied par le Racing

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Sébastien Chabal ne s’attendait sans doute pas à être pris dans une telle tempête médiatique. Dans le JDD, le troisième ligne avait notamment chargé les arbitres français en les traitant de « nuls » avant de s’occuper des cas des clubs de Castres et Biarritz, favorisés à ses yeux par l’arbitrage avec l’implication de Pierre-Yves Revol, ancien président du CO, et Serge Blanco, président du BO, dans les hautes sphères de la LNR (le deuxième a succédé au premier au poste de président). Des propos qui ont entraîné une vague de réactions.
La plus inattendue est venue du club de Chabal, via un communiqué relayé dans la soirée. « Le Racing Métro 92, désireux malgré tout de faire respecter les instances dirigeantes et le corps arbitral, après une entrevue avec le joueur, a décidé de sa mise à pied à titre conservatoire jusqu’au 11 mai (selon toute vraisemblance la date de sa convocation devant la commission et, hasard du calendrier, celle de l’annonce du groupe France pour la prochaine Coupe du monde, ndlr) et/ou jusqu’à la décision de la commission de discipline de la LNR. » A la sortie de l’entraînement, il a été convoqué par son président Jacky Lorenzetti et son manageur sportif, Pierre Berbizier. Ils se sont entretenus avec lui une bonne demi-heure. Jacky Lorenzetti s’est d’ailleurs invité à la conférence de presse de son club mercredi. Pourtant, quelques minutes auparavant, et à en croire Jonathan Wisniewski, invité du Moscato Show, « Chabal s’était entraîné normalement ». Sans doute ne savait-il pas encore quel sort lui était réservé.
Avant le club francilien, ce sont les présidents de la Ligue et de la Fédération qui étaient montés au créneau. « Les propos insultants et injurieux de Sébastien Chabal à l’égard du corps arbitral sont inacceptables, pestait Pierre-Yves Revol. Ses insinuations me concernant me laissent indifférent. Par contre je ne peux accepter, en tant que représentant de l’institution LNR, qu’un tel opprobre soit jeté sur les arbitres français (…) Le moins qu’il puisse faire c’est de s’excuser sans détours. » Un communiqué rendu public quelques minutes après celui de la Fédération. « Pierre Camou (ndlr : président de la FFR) a décidé de saisir la Commission de discipline de la Ligue Nationale de Rugby afin qu’une procédure disciplinaire soit engagée à son encontre. »
Il risque 100 jours de suspension
La Commission de discipline de la Ligue se réunit mercredi et décidera d'une date de convocation. Au plus tôt, il sera entendu le mercredi 4 mai. La décision sera prise le jour même et s'appliquera à partir de ce moment-là. Le troisième ligne international encourt une amende maximum de 1 500€ et risque jusqu’à 100 jours de suspension ! Cette saison, ce sont surtout des entraîneurs qui ont été convoqués pour des critiques envers les arbitres (20 jours de suspension pour le Bayonnais Christian Gajan et 60 jours pour le Racingman Pierre Berbizier). Seul le cas de David Auradou, suspendu dix jours en 2006, après un avoir suspecté un arbitre de « malhonnêteté », se rapproche de l’affaire du Racingman.
Il est donc difficile de penser que Chabal s'en tire sans sanction, notamment parce que ses déclarations sont « malvenues » et « prises au sérieux » selon un membre de la Commission de discipline. Quant à sa notoriété, elle ne sera pas prise en compte, contrairement à son casier vierge qui pourrait être un atout. Déjà qualifiés pour les barrages, à une journée de la fin de la phase régulière, les Franciliens pourraient ainsi devoir se passer des services de leur star pour une ou plusieurs rencontres des phases finale. Si la sanction s’avérait plus lourde, cela pourrait surtout contrarier ses plans de Coupe du monde…