Dan Carter fait déjà l’unanimité

Le nouvel ouvreur perpignanais fait déjà sensation - -
Il ne devrait défendre les couleurs de la formation catalane que pendant sept mois (de décembre à juin) et pourtant, Daniel Carter, dit Dan Carter dans le jargon rugbystique, a pu déjà mesurer tout l’effet que sa venue à Perpignan allait provoquer, version échelle nationale cette fois, dans le quotidien du Top 14.
Pas Maradona
« C’était incroyable. J’avais beaucoup entendu parler du public de Perpignan. L’accueil a été très humble, c’était bouleversant. Maintenant, je suis impatient de fouler cette pelouse et de jouer devant tous ses supporters ». Le récent vainqueur du Tri-Nations a eu donc droit à un accueil festif de la part des 3 000 supporters de l’USAP, des supporters venus en masse pour voir la bouille de leur nouvelle star. Une star censée mettre fin à une disette de titres en championnat pour la formation perpignanaise qui dure depuis 53 ans. « Il serait temps. L’entraîneur et le président m’en ont parlé. On va tout faire au mois de décembre lors de mon arrivée pour que l’on atteigne cet objectif », a confié la nouvelle coqueluche du public catalan.
Chevillé au corps à la sélection néo-zélandaise
Mais pour autant, Carter, à défaut d’avoir su anticiper les effets de son arrivée à l’USAP, n’est pas dupe. Sa présence est synonyme d’ambitions, ambitions que ce dernier se refuse à porter seul sur ses épaules. « Je ne suis ni Maradona, ni une rock star. Le coach et l'équipe savent bien qu'un seul homme ne fait rien gagner. La clef sera de se fondre dans l'équipe, de m'adapter à l'USAP. Je ne vais pas arriver et changer le monde ». Non, peut-être pas. En revanche, une chose est sûre : l’arrivée de Carter ne fait que confirmer le pouvoir d’attraction désormais établi et reconnu du Top 14, un championnat qui a su séduire d’autres stars du ballon ovale avant lui (Kelleher, Collins).
Sept mois, c'est peu. Mais Carter s'est dit conscient d'avoir le meilleur des deux mondes en profitant d'une autorisation officielle de sa Fédération (NZRFU) pour qu'il puisse exercer son talent à l'étranger, pour qu'il goûte à la France, à la Coupe d'Europe, sans renoncer aux All Blacks. Est-ce que Carter aurait pu faire une croix sur la sélection nationale et, ainsi, goûter plus longtemps aux joies du Top 14 ? Malheureusement non. « La question est difficile. J’ai toujours envie de continuer avec les Blacks. J’ai toujours des ambitions, des espérances avec la Nouvelle-Zélande. Si j’avais voulu un contrat plus long, il aurait fallu renoncer à tout ça. Si c’est une réussite, qui sait, je pourrais revenir à une date ultérieure. Sept mois… je vais seulement essayer de faire le maximum avec le temps que j’ai ».
Souhaitant, à 26 ans, goûter à un nouveau défi, l’ouvreur néo-zélandais constitue en tout cas un joli coup marketing et sportif bien sûr pour l’USAP. « C'est une chance. Quand on peut avoir le meilleur ouvreur du monde, qui ne le prendrait pas, même un court moment ? ». L’entraîneur Jacques Brunel est visiblement impatient d’être au mois de décembre et de pouvoir apprécier les qualités de chef d’orchestre de Carter. Une envie partagée aujourd’hui par tous les amateurs de rugby.