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Elections US : Lavalla, un Américain à Paris

Scott Lavalla

Scott Lavalla - -

Scott Lavalla, joueur du Stade Français, connait à seulement 23 ans une réussite exemplaire. Retour sur le parcours atypique de cet Américain qui, d’Outre-Atlantique, souhaite la victoire d’Obama ce mardi 6 novembre.

 4 juillet 1988. Les Etats-Unis fêtent le 212e anniversaire de leur indépendance, et la famille Lavalla la naissance de Scott. Lieu de naissance : Olympia (état de Washington). Clin d’œil du destin, Scott signera 23 années plus tard la couverture du calendrier… des « Dieux du Stade ». Un Apollon en couverture, exhibant fièrement, en noir et blanc, ses presque 120 kilos, de muscles uniquement, pour 1,97m. Auparavant, ce colosse aux cheveux rasés n’a pas simplement cultivé que son corps. Mais aussi son esprit. Passé par Trinity College, la prestigieuse université de Dublin, le géant Scott a décidé de poursuivre également son cursus avec un Master de Relations Internationales de la réputée Sciences-Po. Son excellente maitrise de la langue de Molière est un héritage maternel. Professeur, sa mère a par ailleurs étudié le français lors d’un été à la Sorbonne. Et lui a transmis l’ambition d’étudier, lui expliquant qu’une vilaine blessure le laisserait démuni et sans rien à côté du rugby.

Parallèlement à ce brillant parcours universitaire qui lui vaudra la mention « très bien », Lavalla a joué en Irlande avec l’équipe A de l’Ulster, lui qui n’a découvert le monde du ballon ovale qu’à seulement 16 ans… Repéré par le Stade Français, Scott traverse la Manche trois ans plus tard et signe alors un contrat espoirs au centre de formation du club francilien. Chambre en Cité U., à peine 2000 euros de salaire, le jeune homme ne sombre pas dans la déprime, heureux qu’il est de découvrir un nouvel environnement. « J’ai toujours été curieux de voir de nouvelles choses, de relever de nouveaux challenges », lâche-t-il d’un ton posé. Cédric Boudarel, l’entraîneur des Espoirs du Stade Français, ne peut que confirmer. « Il a une soif d’apprendre. Il faut réussir à suivre son envie de découvrir des choses. C’est un master à Sciences-Po, mais cela aurait pu être un autre master à HEC par exemple. C’est un mec complétement atypique. Il prend son sac à dos et il découvre la France ».

La tête et les jambes

Quatre ans plus tard, le deuxième ligne ou flanker du Stade Français est devenu international, comptabilisant 12 sélections avec les Eagles américains dont une participation à la Coupe du monde 2011 en Nouvelle-Zélande. Scott s’est adapté à la vie parisienne, ville qu’il traverse désormais juché sur son scooter même s’il reconnaît que « c’est tout de même dangereux ! » Plus indépendant, Scott a également accédé à un certain confort qui lui permet aujourd’hui de lâcher sans calculer son coup de fourchette. Car durant ses années universitaires, le gaillard avait pour hantise de ne pouvoir manger à sa faim.

Régulièrement titulaire avec le club de la capitale, Lavalla possède donc une tête bien faite, bien pleine mais aussi une conscience citoyenne. Alors que les Etats-Unis élisent ce mercredi 6 novembre leur président, Scott a anticipé l’événement. Et son choix s’est d’ores et déjà porté sur le candidat sortant, Barack Obama, car le rugbyman, qui se définit comme centriste, soit un « independant » aux States, est donc de sensibilité démocrate. Un homme né un 4 juillet aux Etats-Unis ne pouvait qu’avoir une conscience politique.

Jean Rioufol avec Laurent Depret