Elissalde : « Mettons de l’ordre dans le désordre »

Jean-Baptiste Elissalde - -
Jean-Baptiste Elissalde, comment s’est effectuée la reprise en tant qu’entraîneur ? Est-elle différente de celles de vos années joueur ?
Oui. Je ne suis pas du tout envieux de ce que les joueurs peuvent faire. Par contre, au niveau stress, c’est différent car on a beaucoup de choses à mettre en place. Ensuite, le stress de la compétition arrivera.
Comment êtes-vous passé de l’autre côté ?
Je m’en doutais. Je m’étais préparé pour. Je ne savais pas que ça arriverait aussi vite ni au Stade toulousain. J’étais très étonné et heureux que Guy Novès me propose ce poste au mois de novembre dernier. Vu les blessures, mon âge, un an de rugby ne valait pas le coup de louper une occasion comme ça.
Comment passe-t-on d’animateur de vestiaire à quelqu’un qui compte dans l’organigramme ?
Si j’impose ce que je mets en place, si les joueurs y trouvent leur compte, le respect viendra tout seul. Si je me perds à être toujours leur ami très proche, à un moment ça coincera.
Comment se passent vos relations avec Guy Novès, le manager, et Yannick Bru, l’entraîneur des avants ?
Je suis en phase avec Yannick Bru et Guy Novès. J’apprends beaucoup à leur contact. En tant que jeune retraité, je ne sais pas encore ce que je veux mais je sais ce que les gens ne veulent plus. Je me suis noté dans un coin de la tête tout ce qu’on se disait avec les joueurs. Je mets un point d’honneur pour que ça n’arrive pas à l’entraînement. C’est peut-être là que j’ai un temps d’avance.
« On fera le bilan à la fin de l’année »
Qu’allez-vous travailler spécialement dans le jeu ?
On parle de réalisme. C’est ce qui nous a manqué l’an passé. Ca va être notre premier gros chantier. Mettons de l’ordre dans le désordre. Il faut trouver le juste milieu entre le cadre de notre jeu et le fait de pouvoir en sortir pour prendre des initiatives. Notre rugby va être basé là-dessus.
Comment aborderez-vous une rencontre ?
Certainement que le matin du match, j’irai faire une bonne séance de sport pour bien me fatiguer. Mais le jour du match, l’entraîneur n’a presque plus rien à faire. Dans les tribunes, on n’a que peu d’emprise sur ce qui se passe sur le terrain. J’essayerai de rester le plus calme possible et de prendre du recul. Il ne faudra pas confondre l’envie de leur apporter des solutions et la maladresse de parler des joueurs à la presse pour me mettre en porte-à-faux.
Et si votre reconversion ne marche pas ?
On fera le bilan à la fin de l’année. On est dans une année très difficile pour le Stade toulousain avec beaucoup de joueurs concernés par la Coupe du monde et beaucoup qui ont été champions d’Europe. Donc, il peut y avoir du relâchement. La Coupe du monde prend une partie de l’influx et ça j’en ai conscience pour l’avoir vécu.