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Elissalde : « Pas de pitié… »

Jean-Baptiste Elissalde

Jean-Baptiste Elissalde - -

Né et formé à La Rochelle, l’ancien demi de mêlée international et désormais entraîneur des lignes arrière du Stade Toulousain s’apprête à vivre une journée particulière à l’occasion de la 5e journée du Top 14. Entretien-confession.

Jean-Baptiste Elissalde, que représente La Rochelle pour vous ?
C’est ma famille, ma filiation. Mon grand-père a commencé il y a plus de 60 ans avant que mon père prenne la suite. C’est moi qui y ai vécu une grosse partie de ma carrière (de 1997 à 2002, ndlr) avec des moments difficiles mais aussi des moments de joie intense. Je pense notamment aux bons résultats obtenus lorsqu’on était en première division. Je n’ai pas véritablement de mauvais souvenirs en tête.

Vous sentez-vous plus Toulousain que Rochelais ?
Je suis Rochelais. Mes racines sont là-bas. Mon éducation est là-bas, mon éducation rugbystique aussi. Mes amis sont à La Rochelle. Mais si on fait le décompte, j’ai joué plus de temps à Toulouse en équipe première. J’ai été adopté ici, à Toulouse, par le public, par les joueurs aussi et maintenant par l’encadrement. Guy Novès m’a pris sous son aile cette année. C’est une reconnaissance énorme. Je ne dis pas que je n’aurais pas pu retourner chez moi. Mais la question que je me suis posée était : est-ce que l’on peut être roi dans son pays en revenant comme ça ? Je pense que ça aurait été trop de pression. Aujourd’hui, je me sens un peu plus Toulousain que Rochelais même s’il n’y a pas beaucoup d’écart. Mais c’est normal.

Avez-vous vraiment pensé à revenir à La Rochelle ?
Je suis bien ici à Toulouse. J’espère que les résultats iront mieux sinon on verra. Je m’étais posé la question de revenir à La Rochelle pour finir avec une ou deux saisons de rugby pour aider le club. Mais je me suis demandé si les gens n’auraient pas attendu trop de moi... Comme je n’étais pas sûr de ça et que la proposition de Guy Novès était exceptionnelle compte tenu de mon peu d’expérience, j’ai préféré dire oui à mon club.

Aurez-vous de la pitié pour le Stade rochelais ?
On se doit de les respecter. Ils ont fait leur job sur les quatre premières journées. Ils ont échoué de peu contre Toulon (défaite 13-15). C’est un coup du sort, un peu comme nous contre Montpellier (défaite 22-21). S’ils mettent ce dernier coup de pied, ils auraient été aux anges. Il n’y a pas de pitié à avoir. Pourquoi de la pitié ? Ils ne font pas pitié. Ils sont comme nous, ils sont dans la bataille avec deux victoires. J’espère qu’ils vont continuer comme ça. Mais pas à Toulouse ce week-end !

Propos recueillis par Wilfried Templier à Toulouse