RMC Sport

Galthié et Montpellier en zone de turbulences

-

- - AFP

Après un début de saison compliqué (actuel 8e de Top 14 et quatre défaites de rang), le Montpellier Hérault Rugby vit des moments troubles. Après l’éviction la semaine dernière de l’entraîneur des avants, Mario Ledesma, c’est le responsable des arrières, Stéphane Glas, qui a disparu de la circulation pendant quelques jours. Une situation (très) compliquée.

Galthié qui zappe un match pour festoyer à Rio, Trinh-Duc qui se casse le tibia, la Coupe d’Europe qui n’est presque plus qu’un lointain souvenir, une défaite humiliante face à Brive, une réunion de crise, Ledesma poussé vers la sortie, Glas qui se volatilise dans la nature. Depuis le début de la saison, rien n’est épargné au Montpellier Rugby. « C’est une ambiance un peu lourde, pesante, estime Fulgence Ouedraogo, le capitaine du MHR. On a hâte d’être au match de samedi pour pouvoir se lâcher sur le terrain. On sait que ce match est important pour nous. On essaie de bien travailler cette semaine, de bien poser les choses et de repartir de l’avant. »

Un temps seul aux manettes cette semaine, avant le retour de Glas, Fabien Galthié a dû totalement chambouler sa façon de manager. Il a dû tout gérer, se démultiplier, s’occuper des trois quarts avant l’entraînement collectif et des avants juste après. Une situation qui ne l’effraie pas, au contraire : « J’ai envie d’en découdre. Je crois qu’on a la rage ! Ca ne fait pas tout, la rage, mais je reconnais la rage. »

Galthié a déjà connu l’autogestion

Pour Galthié, la seule bonne nouvelle cette semaine est finalement venue du vestiaire puisque ses protégés se sont engagés à s’impliquer plus. Et à aider leur coach. « Il faut qu’on se prenne en main du coup, souligne Fulgence Ouedraogo. C’est vrai qu’on travaille un peu plus en autonomie, on doit un peu gérer tout ce qui est touche et mêlée entre nous, et bien se faire travailler parce que c’est plus compliqué. » Du coup, c’est Ouedraogo, associé à Privat, Bias et Battut, qui sont en charge de décrypter les touches adverses ou encore de tester les différentes combinaisons. Pour la mêlée, c’est Nicolas Mas, pilier droit international français (76 sélections), qui est en charge de ce « dossier ».

 « Je n’ai vraiment pas peur, conclut Galthié, qui a déjà vécu cette forme d’autogestion au Stade Français et déjà une première fois à Montpellier, quand son adjoint (Eric Béchu) était tombé malade. Malheureusement, je me retrouve dans cette posture là, mais je crois que l’adversité, ça me plait. Il faut se battre. J’ai toujours fait ça depuis que je joue au rugby, depuis l’âge de 6 ans ou 7 ans. On est poussé dans les retranchements. Là, j’y suis, là je vais me battre. Et j’espère surtout que mes joueurs ont envie de se battre. Je les sens proches. Je leur ai dit : ‘’aidez-moi, je suis tout seul’’. Je crois qu’ils ont envie de m’aider, je les crois sincères. Pour eux aussi, c’est un joli défi. »

A. Haghdoust et J. Landry