Heymans : « Toulouse m’a aidé à devenir un homme»

Cédric Heymans - -
Cédric, comment abordez-vous ce déplacement à Toulouse ?
Forcément, ça va me faire quelque chose. Mais je ne vais pas me laisser envahir par l’émotion. Je sais qu’il y en aura. Je me suis marié à Toulouse, mes filles sont nées là-bas. J’ai fait les trois-quarts de ma carrière au Stade Toulousain. Le club a contribué à beaucoup de choses dans mon éducation sportive. Il m’a aidé à devenir un homme. Ce n’est pas rien.
Quelle image gardez-vous de votre ancien club ?
Un grand club, mené par de grands hommes. Mais surtout une famille. Un vestiaire très important dans lequel tout le monde se respecte. Chacun donne le meilleur pour l’équipe. L’ambiance est fantastique. Il n’y a pas de problème entre les joueurs. A Toulouse, la star, c’est l’équipe.
Le téléphone va chauffer cette semaine avec vos anciens coéquipiers…
On s’appelle oui (sourire). C’est évident. On ne passe pas dix ans de sa vie sans garder des relations avec les mecs. J’ai récemment eu Romain Millo-Chluski au téléphone. On a commencé à s’envoyer quelques piques sur le match. Ce sont eux qui peuvent plus me chambrer en ce moment. Comme ils ont du respect pour le club de Bayonne, ils ne le feront pas. Mais je pense qu’on va s’amuser cette semaine. Il va y avoir quelques textos intéressants.
« Pas d’échanges avec Marc Lièvremont »
Est-ce difficile pour Bayonne, actuellement en difficulté en Top 14 (11e), de se déplacer chez le leader ?
Au contraire. On n’a rien à perdre. On n’a qu’une certitude, c’est d’essayer de faire le meilleur match possible. Après, si on perd au Stade, ce n’est pas la honte. Ce n’est pas dramatique. C’est vraiment le déplacement sans pression. Au mieux, on gagne. Le top, ça serait de ramener quelque chose. Mais si on perd, il n’y a pas péril en la demeure.
Quel souvenir gardez-vous de la dernière Coupe du monde ?
Ça a été vraiment un bloc de trente joueurs. Personne n’a tiré dans son sens. On avait un objectif commun, celui d’aller le plus loin possible et surtout de relever la tête après la défaite contre les Tonga (19-14). Ça s’est décidé là. Le bloc aurait pu exploser mais certains joueurs ont fait les choses qu’il fallait pour l’éviter. Ce sont de grands hommes. Ça a failli péter mais ces joueurs ont œuvré dans le sens du collectif.
Vous avez vécu la finale face aux All Blacks (8-7) en tribunes…
Ça a été difficile. Je suis sorti du groupe pour la finale. Ça restera ma petite blessure de ma Coupe du monde. Je n’ai pas eu d’échanges avec Marc Lièvremont. Je passe à autre chose. Ça ne sert à rien. Si un jour on à l’occasion de se recroiser, on se dira les choses. Ou pas. Je ne sais pas. L’aventure a été belle quoi qu’il arrive. J’ai vécu un grand truc. Mais on m’a empêché de manger la dernière part du gâteau.