Ibanez endosse son nouveau costume

Raphaël Ibanez - -
Il avait dit oui avant même de connaître le sort de Bordeaux-Bègles à l’issue de la saison de Top 14. Dès le début de l’année 2012, Raphaël Ibanez s’est mis d’accord avec Laurent Marti pour devenir le manager du club, et ce, pour deux années. « Il était temps de me lancer dans une nouvelle aventure. J’avais vraiment la volonté d’ouvrir une nouvelle voie dans mon parcours sportif après avoir été joueur », a justifié mercredi l’ancien capitaine de l’équipe de France, qui a enfin officialisé son arrivée. Après l’arrêt de sa carrière en 2009, Ibanez voulait « prendre du recul ». Il a donc accepté des piges de consultant pour la BBC, Canal+ et France Télévisions. Puis il est entré en mai 2010 au cabinet de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports, avant de finir par prendre les rênes d’un club, à 39 ans.
« Je savais que pour être un jour efficace en tant que manager, il me faudrait peut-être un peu de temps », confie-t-il. Le président de l’UBB, promu dans l’élite en 2011, souhaitait un homme « nouveau » pour faire grandir son club, néophyte lui aussi, au plus haut niveau : « Raphaël a bien compris dans quel état d’esprit nous étions, indique Laurent Marti. Pour aller plus loin, il faut franchir un palier supplémentaire en termes d’organisation et de sens tactique, soigner notre défense et améliorer notre conquête. » La riche expérience du talonneur international, passé par les London Wasps (2005-2009) a aussi beaucoup séduit le président aquitain. Ibanez compte bien d’ailleurs s’appuyer dessus pour « transférer toutes mes valeurs et mes idées ».
Un destin à la Laurent Blanc ?
L’ancien international sait déjà comment améliorer le jeu de l’équipe qui a réussi à terminer 8e du championnat. « On va essayer de trouver un meilleur équilibre entre le secteur offensif et le défensif, d’avoir le respect des fondamentaux, de la conquête et de la défense pour ensuite s’éclater ballon en mains et trouver la même liberté qui a fait vraiment la marque de fabrique de ce groupe. » Le nouvel homme fort de Bordeaux-Bègles entend s’appuyer sur l’équipe en place mais aussi sur de nouveaux venus tels Régis Sonnes, qui viendra en soutien de Laurent Armand, l’entraîneur des avants victime d’un AVC en janvier, et Joe Worsley, l’ancien 3e ligne international anglais, « l’un des meilleurs défenseurs avec lequel j’ai joué ».
Pour le natif de Dax, qui dit n’avoir « jamais perdu son instinct de compétiteur », l’équipe « peut vivre de belles aventures ». « Ce que je souhaite vraiment, c’est qu’on puisse lutter à armes égales, qu’on soit en tout cas en course pour la qualification », affirme-t-il. Ibanez n’a pas encore signé son contrat. Un détail qui devrait se régler dans les prochains jours. Son arrivée à Bordeaux fait irrémédiablement penser à celle d’un autre grand joueur qui avait réussi à devenir champion de France de Ligue 1 pour sa deuxième saison : Laurent Blanc. « Le parallèle est amusant, estime Laurent Marti. C’est un joueur charismatique, respecté, avec une très bonne image. On va se souhaiter la même chose qu’à lui. »