Jour de chocs

Aurélien Rougerie et Clermont vont essayer de battre le stade toulousain, comme ils l'ont fait en demi-finale l'an passé. - -
De la revanche dans l’air
Voilà une affiche qui a de l’allure. Leader du Top 14, Toulouse se rend à Clermont, quatrième et finaliste de la dernière édition. Un affrontement entre la deuxième meilleure défense (seul Castres fait mieux que Toulouse, mais avec deux matchs en moins) et la deuxième meilleure attaque. Il s’agit surtout de la revanche de la dernière demi-finale remportée par les Auvergnats (19-9). Un passage de témoin entre le champion 2008 et le triple finaliste ? Loin de là, à entendre les Clermontois. « Ça fait vingt ans qu’on attend que ça se termine, mais ça fait vingt ans qu’ils sont là », s’emporterait presque Thibault Privat. Même son de cloche du côté de Mario Ledesma. « S’ils sont frustrés, ce n’est pas contre nous et parce que nous les avons battus. C’est parce qu’ils étaient la meilleure équipe et que tout le monde s’attendait à ce qu’ils gagnent le championnat », explique le talonneur.
Car Toulouse, c’est dix titres de champion depuis 1985, trois Coupes d’Europe et un jeu qui a fait ses preuves sur tous les terrains de France et d’Europe. Pour autant, du côté de la Ville Rose, on est loin d’avoir fait du déplacement auvergnat un rendez-vous capital. Après une défaite bonifiée à Perpignan (17-15) le week-end dernier et une victoire contre Bayonne (21-17), mercredi, Guy Novès estime que sa formation a déjà réussi sa semaine. « On n’a pas fait du match à Clermont notre priorité, confirme le manager toulousain. J’ai cru comprendre que ça l’était pour eux. On s’attend à une rude réception, mais peu importe. On se préparera en conséquence. » De là à imaginer que Toulouse enverra une équipe remaniée au stade Marcel-Michelin, il n’y a qu’un pas, que les Clermontois refusent d’envisager.
Au bord du précipice
Biarritz et le Stade Français avaient sans doute rêvé meilleur départ dans ce championnat. Les deux anciennes (?) gloires qui ont enlevé à elles deux sept des dix derniers Boucliers de Brennus se trainent : à la neuvième place pour le BO et à la dixième pour les Parisiens. De quoi sérieusement mettre en danger une place d’éventuel demi-finaliste. « Ça va devenir vital pour rester en course pour les demi-finales, reconnaît un Sylvain Marconnet lucide. A Biarritz, on verra deux équipes mortes de faim. » Meurtris après leur défaite de mercredi (40-35) contre Montauban, les hommes d’Ewen McKenzie n’ont déjà presque plus le choix. Meilleure attaque du championnat, Paris est également la pire défense. La soirée « portes ouvertes » de mercredi n’a pas arrangé les choses. Quant au capitaine Marconnet, il clame que le Stade Français est devenu « une petite équipe ». On a connu préparation plus sereine.
Du côté du Pays Basque, l’ambiance n’est pas au beau fixe non plus. Trois défaites en quatre matchs, des cadres sur le banc à Montpellier mercredi, une soufflante de Laurent Rodriguez… Le Rocher de la Vierge a connu des heures plus calmes. « On est un peu au pied du mur pour les deux prochains matchs à la maison, reconnaît Fabien Barcella. Le calendrier n’est pas favorable mais on va s’accrocher, se remettre tous en question pour aller chercher la victoire contre le Stade Français et Bayonne. » Et le pilier international de lancer comme un cri d’alarme. « Si on perd à domicile contre Paris, on entrera encore dans une période de crise et il sera très difficile d’en sortir… »