Kalvin Gourgues, Joe Simmonds, Giorgi Melikidze... L'équipe-type de la sixième journée de Top 14

Pilier Gauche
Thierry Paiva (Stade Français)
Ex-Rochelais, le pilier gauche avait à coeur de faire plier ses anciens partenaires... et l'a fait. La mêlée rose a dominé la rencontre et Thierry Paiva en est en partie responsable, il a fait craquer Alexsandre Kuntelia, averti d'un carton jaune pour une accumulation de fautes en mêlée. 5 fois au relais balle en main. 46 grosses minutes avant de laisser sa place à Moses Alo-Emile.
Talonneur
Teddy Durand (Castres Olympique)
La recrue en provenance d’Oyonnax (Pro D2) continue de s’installer dans le fauteuil du titulaire. Et quel gaz! A Montauban, il a fait partie de cette première période passée pendant 25 minutes en infériorité numérique (carton orange à Staniforth et jaune à Papalii) où le CO a surclassé son adversaire. Il marque un essai à la sortie d’une pénaltouche et a toujours fait avancer son équipe, en puissance. Un match consistant.
Pilier Droit
Giorgi Melikidze (Stade Français)
Auteur du premier essai parisien, il a été déterminant dans la victoire des siens, comme à son habitude dominant en mêlée fermée. Le pilier droit géorgien apprend vite et bien: "Je veux saluer son attitude, il vient de loin, c'est dur d'apprendre et depuis la fin de la saison dernière il grandit et on son travail paie", savoure Paul Alo-Emile qui a pris son relai après la pause (47') "Nous avons deux piliers droits de classe mondiale et ça se voit", s'est de son côté réjouit Perry Freshwater, l'entraineur de la mêlée.

Deuxième ligne
Thomas Ceyte (ASM Clermont)
Le "papa" du paquet d'avants clermontois , dixit Christophe Urios, a, de l'aveu même de son entraîneur, "fait un grand match". Très précieux dans les tâches obscures, l'ancien Bayonnais a surtout été l'un des acteurs majeurs - avec son acolyte de la deuxième ligne Simmons - de la domination clermontoise en touche face à Toulon. Il est aussi à l'origine du deuxième essai clermontois de Newsome grâce à son franchissement dans les quarante mètres toulonnais. Il porte 9 ballons, parcoure 50 mètres avec, bat 2 défenseurs et fait 4 offloads, signe également de son abattage offensif.
Thibaud Flament (Stade Toulousain)
Il a marqué un essai de sprinter avec une prise d’intervalle dont il a le secret, avec un timing de rêve. Flament, qui fait 60 mètres balle en main, a aussi régné sur les airs, renvois ou touches. Encore et toujours cette copie parfaite, dans le combat ou balle en main. Et ça dure depuis le début de saison. Ou depuis des mois, au choix.
Troisième ligne
Sam Simmonds (LOU Rugby)
L’Anglais a été l’avant lyonnais le plus constant face à Perpignan. A 30 ans, après un passage plus que mitigé à Montpellier, il retrouve une seconde jeunesse au LOU. Sa vitesse, son déplacement, on a revu le Simmonds d’Exeter, champion d’Europe en 2020. Et ses chiffres sur le match sont hallucinants: 100 mètres parcourus (!), 9 défenseurs battus, 1 percée, deux offloads… sans oublier ses 13 plaquages, meilleur total de l’effectif lyonnais avec Cretin. Et avec cinq titularisations en six journées, il est un des hommes de base de Karim Ghezal.
Léo Banos (Stade Toulousain)
Comme Guillaume Cramont ou Kalvin Gourgues, Léo Banos représente la nouvelle vague toulousaine. Il a été de toutes les feuilles de matchs depuis le début de la saison, pour une 4e titularisation en 6 journée. Avec du talent balle en main, une merveille de passe sur un pas sur l’essai de Graou, et du combat sans le ballon, en atteste ses 18 plaquages, personne n’ayant fait mieux dans ce secteur sur ce match Toulouse-UBB. A 23 ans, avec une deuxième saison pleine chez les "Rouge et Noir", le 3e ligne prend de l’épaisseur.
Troisième ligne centre
Anthony Jelonch (Stade Toulousain)
L’avant Toulousain le plus en vue balle en main. Sur la lancée de sa fin de saison dernière, Jelonch est dans une forme éblouissante. Perforateur tel qu’on le connaît, il a fait très mal au contact aux Bordelais. Quand il soutient un coéquipier porteur de balle ou qu’il porte lui-même le ballon, il semble inarrêtable, comme sur son essai. On le croit "coffré" dans l’en-but adverse, il réussit le tour de force de sortir ses bras de bûcheron gersois pour marquer. Impressionnant.
Demi de mêlée
Santiago Arata (Castres Olympique)
On s’habitue à voir Arata comme un véritable poison sur le terrain et les Montalbanais l’ont aussi constaté. Le petit taureau furieux est parfois inarrêtable, en dépit de son gabarit modeste. Il faut parfois deux ou trois défenseurs pour le stopper ! Sur le 2e essai de Hulleu, il s’arrache de la sorte pour sortir une chistera décisive à quelques mètres de la ligne. 53 mètres parcourus, 4 défenseurs battus mais aussi 7 plaquages, Castres ne peut se passer de ce joueur complet.
Demi d’ouverture
Joe Simmonds (Section Paloise)
L’Anglais a encore joué dans un fauteuil à domicile. Très précis dans ses tirs au but (7/9), le meilleur réalisateur de la saison dernière a aussi animé l’attaque paloise en distillant des jeux au pied millimétrés pour ses ailiers. Et il y a été de son essai personnel au bout d’une longue séquence de jeu. Il fait 70 mètres avec le ballon, le meilleur score de son équipe, avec deux percées et trois défenseurs battus. Incontournable.
Trois quart centre
Kalvin Gourgues (Stade Toulousain)
Mais où va-t-il s’arrêter? Gourgues est le tube du début de saison toulousain, une sorte d’électron libre qui avale les intervalles avec un sentiment de puissance et de watts déployés peu vu sur un terrain. Et en plus, il a des mains. Il parcoure 104 mètres, bat 3 défenseurs, mais fait aussi 15 passes. Et pour répondre à la question initiale, on l’imagine bien faire un tour à Marcoussis en novembre. Mais dans un groupe élargi ou pour jouer?
Fabien Brau-Boirie (Section Paloise)
Il s’affirme de plus en plus comme l’élément incontournable de la ligne de trois quarts paloise. Encore au four et au moulin face à Bayonne dans un derby à forte pression, c’est lui qui a fait tout le travail sur l’essai de Simmonds pour le break décisif des verts et blancs. Il bat cinq défenseurs et parcoure 57 mètres balle en main. Sécateur en défense (8 plaquages), il n’a déjà plus de points faibles.
Trois quart aile
Nathanael Hulleu (Castres Olympique)
Il aurait pu s’offrir un triplé face à Montauban, sans une position de hors-jeu de son coéquipier Chabouni sur un coup de pied à suivre d’Enzo Hervé. Mais Nathanael Hulleu se contentera bien de son doublé, grâce à son crochet intérieur sur sa première réalisation et l’offrande d’Arata sur le deuxième essai. Mais il s’est aussi toujours proposé et a souvent filé entre les doigts de la défense adverse. Son efficacité a permis aux Castrais de se sortir du piège de Sapiac, grâce à cette avance en première période.
Wilfried Hulleu (Racing 92)
"Notre meilleur joueur du match", résumait Joe Rokocoko, impressionné de nouveau par la prestation de son ailier de 23 ans. Auteur d'un doublé contre le MHR - le premier essai en se dézonant intelligemment au cœur du jeu dès la deuxième minute - le benjamin de l'ailier Castrais Nathanaël Hulleu est devenu déjà presque indispensable chez les Ciel & Blanc, titulaire cinq fois en six journées. 78 mètres parcourus, 5 défenseurs battus, 3 breaks et 9 plaquages: un match complet.
Arrière
Davit Niniashvili (Stade Rochelais)
Placé à l'arrière pour ce rendez-vous à Jean-Bouin, Davit Niniashvili s'est "démembré" pour inscrire un essai en coin, à la réception d'une passe volleyée, et permettre à La Rochelle de croire en une victoire en terres parisiennes (20-17)... en vain. Le Géorgien a répondu à Léo Barré dans le match dans le match des arrières en captant également quelques ballons dans les airs ou en transperçant le rideau parisien (76e). Le plus actif des Maritimes" avec 94 mètres parcourus, deux percées, deux offloads et quatre défenseurs battus. "Un match que peu de personnes dans le monde peut faire", selon son entraîneur Ronan O'Gara. Quand son capitaine Pierre Bourgarit abonde: "Il a mangé son pain noir dernièrement et ce soir il sort une grosse performance et nous a rassuré"
Ils auraient pu être titulaires
Thomas Laclayat (Section paloise)
Le droitier venu du Racing 92 continue d’enchaîner les bonnes prestations. Si la mêlée paloise a retrouvé des couleurs cette saison, il n’y est pas pour rien. Elle obtient 4 pénalités. Il distribue aussi 7 plaquages et se rappelle au bon souvenir du sélectionneur Fabien Galthié à dix jours de l’annonce de la liste pour la tournée de novembre, à un poste où les absents sont nombreux.
Nathan Hugues (Racing 92)
L’homme du début de saison du Racing 92. L’international anglais est le fer de lance du pack ciel et blanc et le match face à Montpellier n’a pas dérogé à la règle. 8 ballons portés, 44 mètres parcourus, un ballon chipé, il ajoute aussi 9 plaquages, dans son style puissant et agressif. Il a même pris en charge le capitanat à la sortie de Max Spring, preuve de la confiance que lui accorde le manager francilien Patrice Collazo.
Alex Newsome (ASM Clermont)
Après le match face à Montauban où il s'était déjà montré entreprenant, Christophe Urios avait dit avec un sourire en coin qu'il était presque meilleur au centre qu'à son poste habituel d'arrière. L'Australien lui a donné raison face à Toulon. Des courses tranchantes, deux percées, autant de défenseurs battus et deux essais marqués, dont le premier où il aplatit après une jolie feinte de passe près des lignes.
Peniasi Dakuwaka (Stade Français)
Lancé à toute vitesse, il est impossible de le stopper. Le bulldozer fidjien a encore fait parler la poudre pour inscrire le deuxième essai du Stade Français à l'issue d'une percée foudroyante (54') qu'il avait déjà tenté en première période. Le numéro 14 parisien avait encore le coffre, trois minutes plus tard, pour envoyer un énorme placage faisant vrombir Jean Bouin. Il fait à lui tout seul 133 mètres balle en main, chiffre hallucinant.
Thomas Ramos (Stade Toulousain)
Il n’a pas marqué d’essai et participé au festival, mais Ramos a mis sa patte sur le match face à l’UBB, que ce soit dans ses initiatives ou ses caviars en attaque. Le geste juste tout comme dans ses tentatives au pied: il marque 16 points en visant juste sur les huit tentatives de transformations, qu’elles soient en bonne position ou en coin, comme si le challenge lui a plu au fur et à mesure qu’elles se présentaient. Avec 59 points cette saison, il fait un rapproché avec les meilleurs réalisateurs (5e).