La folle journée des « improvisateurs » toulonnais

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La superstition peut parfois jouer de vilains tours. Si les Toulonnais avaient prévu des vêtements pour dix jours, c’est-à-dire jusqu’à une possible finale, samedi au Stade de France, ils n’avaient, en revanche, rien prévu au sujet de l’hébergement. « Pour ne pas nous porter la poisse », précise Bernard Laporte. Leur billet en poche après leur victoire contre Clermont, dimanche à Toulouse (15-12), les Varois se sont donc retrouvés devant le fait accompli. « Ce soir, on est SDF, lâchait Mourad Boudjellal, amusé dans les couloirs du Stadium. On ne sait pas où dormir. Il faut aussi trouver un endroit pour la semaine. On n’a rien prévu ! J’espère que Clermont a réservé un hôtel et qu’on pourra le récupérer. »
Finalement, la plupart des partenaires de Mathieu Bastareaud ont passé une nuit assez tranquille, avant de se retrouver, lundi matin, au centre de remise en forme Calicéo, situé à une petite dizaine de kilomètres de Toulouse. Merci Guy Novès, l’entraîneur toulousain, habitué des lieux avec ses joueurs, futurs adversaires du RCT samedi. « C’est très fair-play de sa part, lance Laporte. Cela donne une bonne image du rugby. »
Laporte active son réseau
C’est peu dire que les nombreux soucis logistiques du RCT ont été réglés « à l’arrache ». Le système D prévaut encore lorsque le technicien varois dégote, dimanche soir, un point de chute pour la semaine. Direction la Gironde, sa région, et un luxueux hôtel de la Teste-de-Buch. Ils y resteront jusqu’à vendredi matin avant de rejoindre la capitale. Au passage, l’établissement était complet jeudi… « Heureusement qu'on connait un peu de monde, sourit malicieusement Bernard Laporte. Je tiens à remercier la mairie de la Teste qui nous a bien aidés. »
Les visages fermés et les yeux creusés par la fatigue, les Toulonnais sont arrivés en fin d’après-midi dans leur hôtel, à l’écart du centre-ville et de la mer. Un seul supporter était présent pour les accueillir. Mais qu’importe, la perspective de disputer une première finale depuis vingt ans, est encore dans tous les esprits. « Ce sera une ambiance magnifique dans un stade rouge et noir, lâche Alexis Palisson, l’ailier toulonnais. On reste sur l’euphorie de notre victoire sur Clermont qui était une des deux meilleures équipes du championnat. Maintenant, tout peut arriver. » Vraiment tout !