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Laporte, administrateur de bien

Bernard Laporte

Bernard Laporte - -

Ce n’est pas sur le terrain mais en coulisses que Bernard Laporte a renoué avec le monde du rugby. Pas au Stade Français, son club historique, mais à Bayonne, à la surprise générale.

Samedi après-midi dans les tribunes de Jean-Dauger. On joue la 13e journée du Top 14. Bayonne vient, dans la douleur, de dominer La Rochelle (23-14). Dans les travées du stade, un homme applaudit chaleureusement la performance de l’Aviron. Cet homme, c’est Bernard Laporte. Oui, l’ancien secrétaire d’Etat chargé des Sports. L’ancien sélectionneur également du XV de France (1999-2007). Celui qui, de son propre aveu, « n’ambitionnait pas vraiment de retrouver le monde du rugby » a fini par craquer. Et revenir aux affaires. Mais pas sur le terrain.

« Il y a trois semaines, Alain Afflelou (partenaire de Bayonne) et Francis Salagoity (président du club) m'ont invité à dîner, raconte Laporte. Je leur ai dit cash : si c'est pour entraîner, ce sera non. Ici (Bayonne, ndlr), je suis administrateur. Je suis là pour travailler, entre autres, au projet de réaménagement de Jean-Dauger afin de le moderniser et le mettre en rapport avec les exigences du haut niveau. » Objectif visé : transformer le stade bayonnais en une enceinte couverte de 25 000 places. Mais les fonctions de Bernard Laporte à l’AB ne se limitent pas à ça. « Je serai juste le plus idiot des présidents si je me passais de son expertise sportive et rugbystique, martèle Francis Salagoity sur le site du club. Je serai également idiot de cantonner le rôle de Bernard au seul niveau des infrastructures. Il faut savoir s'entourer d'hommes, de personnes. »

« Personne au Stade Français ne m’a appelé »

Justement. Simple coïncidence ou non, depuis que le nom de Laporte a été évoqué à Bayonne, l’Aviron gagne. D’abord à Paris, contre le Stade Français (24-20), puis devant la Rochelle donc. Paris, un souvenir particulier pour Laporte. C’est le club de la capitale qui lui a offert son titre de champion de France (1998). Une reconnaissance nationale et internationale. Et enfin la consécration avec le XV de France.

Pourtant, même en difficulté depuis un an et demi, le Stade Français a préféré ignorer son ancien totem. « Personne au club ne m’a appelé, confie Laporte. Alors j’ai répondu à l’appel de Bayonne. » Par défaut ? « J'avais refusé quatre propositions de clubs, une équipe nationale, poursuit-il. C'est un métier où il faut la foi, je l'ai vécu quinze ans, c'est peut-être même le plus beau métier du monde. » Tant pis pour Paris.

Alix Dulac avec Laurent Depret