Laporte et le RCT en salle d’attente

Bernard Laporte - -
Pas vraiment de surprise ce mercredi matin, à l’issue de l’audition de Bernard Laporte par la commission de discipline de la Ligue nationale de rugby (LNR). Comme RMC Sport l’annonçait mardi, aucune décision n’a été prise concernant les propos virulents tenus par l’entraîneur du RC Toulon à l’encontre de Laurent Cordona, l’arbitre de la rencontre perdue par les Varois face à Grenoble le 4 janvier dernier à Mayol (22-21). Le verdict de la commission sera communiqué au plus tôt lundi prochain (10 février) ou le lendemain.
La réunion du jour aura duré une heure et demie. Bernard Laporte était entouré de son avocat, Me Paul Mauriac et l’avocat du RCT, Me Christian Chevalier. Les échanges entre les différentes parties se sont déroulés « dans un climat sain et engagé, a confié Bernard Laporte à sa sortie. Normal. Courtois. Poli. Engagé. J’ai eu un très bon ressenti. Nous avons énoncé les raisons de mes propos. La motivation est simple, c'est que je veux que le rugby soit de plus en plus professionnel. » Questionné plus en détails sur une éventuelle lourde sanction, Laporte a refusé d’évoquer son avenir au sein du club varois, se contentant d’un : « Je suis très serein. Chacun fait son travail. Je n’ai pas à être confiant ou pas confiant. »
« Des propos outranciers mais pas injurieux »
Son avocat, comme celui du RCT, estiment de leur côté que la commission de discipline n’était pas compétente pour statuer sur le dossier. « Il y a eu des propos (« pipe », « incompétent », ndlr) qui ont été tenus hors du Top 14, explique Me Christian Chevalier. C’est la raison pour laquelle la LNR n’est pas compétente pour trancher ce genre de propos. » « Il y a quand même un décalage entre la commission de discipline et ce que l’on reproche à Bernard Laporte, qui est tout à fait en dehors du code pénal applicable au sportif, insiste de son côté Me Paul Mauriac. Si ces propos sont peut-être outranciers, ils ne sont en rien constitutifs d’injures. Il ne visait pas l’arbitre mais exprimait son émoi quant à l’arbitrage tel qu’il se passe maintenant. »
S’ils ne crient pas victoire, les deux avocats ne croient pas à une lourde sanction à l’encontre de leurs clients. « Ce n’est pas une certitude, lâche Me Mauriac. Les moyens juridiques que nous avons soulevés peuvent peut-être les inciter à ne pas condamner et à aller de l’avant. » « On n’est jamais confiant, rappelle Me Chevalier. On est conscient qu’on a fait un travail cohérent, solide, étayé, argumenté, qui est juridiquement bien planté sur ses fondations. On a fait notre boulot. Le club et Bernard ont présenté des arguments pertinents. Comme toute décision mise en délibéré, on n’est plus maitre du jeu. Les dés sont lancés. »
Même s’il ne sera pas considéré comme récidiviste – les propos injurieux qu’il avait tenus à l’intention de Romain Poite et qui lui avait coûté 60 jours d’interdiction de banc et de vestiaire remontent à une précédente saison – Bernard Laporte risque gros. Une sanction plafond de 1500 euros d’amende pour lui, 20 000 euros pour le RCT et, surtout, une interdiction de vestiaire et de tribunes pouvant s’étendre de 4 à 42 semaines, uniquement en Top 14. Ce qui ne l’empêcherait pas d’exercer ses fonctions d’entraîneur au quotidien. Dans le cas d’une sanction, les deux avocats auront la possibilité de faire appel devant la commission d’appel fédéral. Et si la décision n’est pas satisfaisante, ils pourront saisir le Comité national olympique pour une mission de conciliation.
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