Laporte : « Il faut repartir de l’avant »

Le prochain membre du conseil d'administration du Stade Français compte bien aider son club de coeur à relever la tête - -
Bernard Laporte, qu’est-ce qui vous a poussé à revenir au Stade Français ?
Je vais entrer au Conseil d’administration au cours de la prochaine réunion. Je fais partie des gens qui suivent le Stade Français de près, même si mes fonctions faisaient que j’étais très occupé. Comme tous les supporters, j’étais un peu inquiet. C’est un club qui a du mal à démarrer, qui est avant-dernier aujourd’hui. Le message que j’ai envie de faire passer aux supporters du Stade Français, c’est que ça fait partie de la vie d’un club. Même en équipe de France ou au ministère des Sports, j’avais toujours le Stade Français au fond de moi. C’est mon club, ça restera mon club.
On vous sait proche de Christophe Dominici, son départ doit vous affecter…
Croyez-moi, j’en ai gros sur la patate de voir Christophe partir. Je crois qu’on lui reproche beaucoup de choses qu’il ne mérite pas. Et ça, je le dis haut et fort. Je ne vais pas vous le vendre comme un grand entraîneur. Je n’ai jamais assisté à ses séances. Je sais que Christophe connaît bien le rugby. Il était dans une situation difficile. Je crois aussi que les joueurs doivent se responsabiliser. La vérité est sur le terrain. C’est trop facile. J’ai fait une interview en début d’année et j’ai dit : « Au Stade Français, tout le monde se défausse ». Un club, c’est : on est ensemble, on gagne ensemble, on perd ensemble, on pleure et rit ensemble. Je vais entrer au conseil d’administration pour épauler Max Guazzini et l’aider à trouver des solutions. Il faut se réorganiser et se restructurer pour repartir de l’avant. C’est un long travail qui nous attend, mais il est passionnant.
Poitrenaud, Parra, Maestri ou David ont refusé de venir au club ces dernières saisons. Le Stade souffre-t-il d’un manque d’attractivité ?
C’est dans les grandes équipes que jouent les grands joueurs. Il y a trois ans au Stade Français, il y avait trois ouvreurs, Hernandez, Skrela, Beauxis; aujourd’hui il n’y a que Beauxis. L’effectif manque d’équilibre. Il faut résoudre ces petits problèmes. Le Stade Français est un grand club. C’est une période difficile, mais c’est là où on a besoin de tout le monde : de grands joueurs, de grands dirigeants et de grands entraîneurs. La fierté d’appartenir à un club n’est jamais aussi belle que quand le club ne va pas.
Quelle sera votre priorité ?
Je ne sais pas si Max Guazzini s’occupait ou pas du recrutement tout seul. Ma mission et ma fonction -et j’y passerai tout le temps qu’il faudra-, c’est de mettre une cellule de recrutement en place avec lui et les entraîneurs. On doit parler le même langage. Je ne veux pas entendre : « Untel, c’est lui qui le voulait ». C’est tous ensemble qu’on choisit. Le club a beaucoup d’avenir, j’en suis convaincu.
Il n’a jamais été question de revenir au poste d’entraîneur ?
J’ai toujours dit que je ne le ferai jamais. Max ne me l’a pas demandé. Tout simplement parce que j’aurais dit non. Il ne faut pas tricher. Quand on doit s’occuper d’une équipe de haut niveau, il faut avoir la foi, l’envie de se lever tous les jours et ne penser qu’à eux et qu’à ça. Je l’ai fait pendant quinze ans. J’ai pris d’autres fonctions depuis. Je n’ai plus la foi pour y aller tous les jours. Mais je peux apporter et soutenir les entraîneurs. Croyez-moi qu’ils auront mon soutien. Je connais Jacques Delmas