Laporte : « Je n’ai jamais vécu ça »

Débarrassé de ses obligations médiatiques, Bernard Laporte a, pour la première fois, assisté à une rencontre du RCT dans son antre de Mayol. Après le succès face à Brive (18-3) ce samedi, le nouvel homme fort du club varois est revenu sur un rendez-vous à la saveur particulière.

Bernard, le RCT aurait pu s’imposer bien plus largement face à Brive…

Oui, mais le plus important, c’était de confirmer. Voilà qui est fait. De toute façon, il n’y aura jamais de match facile. Mais je suis satisfait de l’état d’esprit manifesté par les joueurs. L’équipe ne s’est pas affolée même si on manque un peu de réussite. Mais au final, ça fait trois victoires consécutives et c’est ce qui compte.

Comment avez-vous vécu cette première à Mayol ?

C’était une journée particulière. Mais il ne faut pas non plus en faire trop. Comme d’habitude ce matin, j’ai lu le journal, j’ai mangé mes œufs durs que j’adore et hier je me suis pris un bon pastis à mon hôtel. Après, oui, la descente du bus était émouvante. Je l’avais connue dans le bus adverse. Je me suis rendu compte aujourd’hui qu’il vaut mieux être dans le bus de Toulon. (Sourire.)

« Ça siffle beaucoup trop »

Avez-vous été surpris par la ferveur du public toulonnais ?

J’ai entraîné deux clubs dans ma vie, le Stade Bordelais et le Stade Français. Et je n’ai jamais vécu ça. C’est un privilège de jouer avec un public qui te porte. Dans certains clubs, on se sent seul. Au Stade Français, il a fallu le fabriquer, le public. Donc on se doit de faire rêver ces gens qui viennent au stade. Il ne faut pas les décevoir. D’ailleurs, je ne suis pas venu ici par hasard. La passion autour du club me plaît beaucoup. 

Vous avez suivi cette rencontre depuis la tribune. Pourquoi ce choix ?

Je préfère prendre de la hauteur. Mais durant cette rencontre, je ne me suis pas trop énervé, même si j’ai beaucoup parlé avec les délégués arbitres.

Pourquoi vous êtes-vous agacé ?

Je n’en veux pas aux arbitres, mais c’est terrible de siffler sur autant de mêlées et de touches. Il faut faire attention avec le rugby… Il y 20% de recettes en moins dans les stades. La vie est dure pour beaucoup. Il faut donc favoriser le jeu. Donc attention… (Il s’emporte.) A mon avis, si la faute n’est pas grossière, il faut laisser jouer. Depuis que je suis revenu, je trouve que ça siffle beaucoup trop. Mais je sais que c’est compliqué pour les arbitres parce qu’on leur en demande énormément.