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Laporte : « Toulon, c'est particulier »

Bernard Laporte

Bernard Laporte - -

Nommé ce lundi nouveau manager sportif du Rugby Club Toulonnais pour les deux prochaines saisons (plus une option), l'ancien sélectionneur de l'équipe de France aborde avec envie son retour au bord des terrains. Il explique au micro de RMC Sport les raisons qui l'ont poussé à rejoindre le club varois.

Bernard, pourquoi avoir fait le choix de Toulon ?

D’abord parce que l’on m’a contacté, même si dans ma tête je me disais que jamais je n’occuperai de fonction de manager général ou que je replongerai dans un staff. Toulon est un club particulier. Le discours du président m’a séduit, il a beaucoup d’ambitions, il est passionné, il vit dans une ville et un club où la passion est vraiment présente. C’est un club que je connais pour avoir joué contre lui et ce n’était jamais facile, il y avait une effervescence autour de l’équipe. C’est merveilleux de sentir cette passion. Tout ce contexte m’a fait dire : « pourquoi pas replonger et reprendre ce challenge excitant ? » J’ai 47 ans donc je me suis dit que, s’il fallait le faire, c’était maintenant car dans quelques années je n’en aurais peut-être plus l’énergie et l’envie. Cette proposition a réveillé la flamme du rugby que j’avais en moi. J’aime l’action et c’était certainement le moment.

Quel sera votre rôle ?

Je suis manager général mais il y a un staff avec notamment Pierre Mignoni et Olivier Azam, qui est de qualité. Mon rôle sera de les aider à travailler, d’être à leurs côtés et de leur apporter mon expérience. J’irai certainement sur le terrain de temps en temps mais il y a un staff en place et je respecterai le rôle de chacun. Il n’est pas question d’évincer qui que ce soit mais de travailler avec eux. Les rôles ont bien été définis par Philippe Saint-André à l’intersaison et je respecterai ce choix et je me substituerai à Philippe, qui s’en va pour l’équipe de France.

Le terrain vous manquait-il ?

Il y a eu plusieurs périodes. Quand j’ai arrêté le rugby, je suis rentré au gouvernement (secrétaire d’Etat chargé des sport, ndlr) donc je n’ai pas eu le temps d’y penser. Depuis que j’en suis sorti, j’avais réorganisé ma vie et c’était plus calme. A certains moments, quand je voyais des matchs, cela me picotait un peu. Cela serait mentir de dire que j’en avais réellement envie. Je n’aurais jamais répondu à d’autres sollicitations, même si j’en ai eu de deux clubs anglais. Mais Toulon, c’est particulier. On est dans l’excès et j’aime ça. Cela ne me laisse pas insensible.

« Mourad est lui aussi excessif, mais je préfère cela »

Quels sont vos rapports avec Mourad Boudjellal, votre nouveau président ?

Je ne le connais pas beaucoup donc ça m’est difficile de parler de lui. Lors des quelques échanges que j’ai eu avec lui, j’ai senti quelqu’un de passionné et d’engagé pour son club. C’est quelqu’un qui aime son club et sa ville. Il est lui aussi excessif, mais je préfère cela. Chacun a son caractère. Il est droit et direct et c’est bien mieux pour le monde du sport.

Arriver dans un club en cours de saison ne sera-t-il pas compliqué à gérer ?

Ce n’est pas compliqué. J’arrive en pleine saison, tout a été lancé mais le but est de bonifier tout ça et d’accélérer le travail que Philippe Saint-André a mis en place. Il faut que Toulon redevienne une équipe d’élite du rugby français, là est notre mission. C’est cela qui doit habiter l’esprit de tous les gens qui travaillent dans ce club et en particulier les joueurs car la vérité se situe toujours sur le terrain.