Le grand coup dès la première journée de Top 14: à Castres, le plan de Pau était parfait

La Section Paloise a frappé un grand coup d’emblée en venant s’imposer à Castres (15-17) là où il n’est jamais facile de gagner. Mais les Palois avaient un plan bien précis, ils étaient prêts à faire la guerre à leurs adversaires pour enfin se payer au stade Pierre Fabre.

Plus de sept ans que cela n’était pas arrivé. Il fallait remonter à 2018 et une victoire 29 à 27 pour trouver trace d’une victoire de la Section Paloise à Castres, la seule et unique d’ailleurs ici-même dans l’histoire du Top 14. Les Palois avaient même toujours en tête la dernière confrontation entre les deux équipes au stade Pierre Fabre, début janvier, où malgré une litanie d’occasions en fin de match, ils s’étaient inclinés. Alors en cette première journée de saison de Top 14, ils ne voulaient pas laisser passer l’occasion.

Et finalement, le meilleur hommage venait du manager du CO, Xavier Sadourny, pour qui le bilan du match était facile: "On n’a pas été efficace, on a été pénalisés, on a perdu la guerre du sol, on a perdu la guerre aérienne. Pau a été réaliste et a su concrétiser les moments forts qu’ils ont eu. Sur les zones de ruck on a été friable. Ils nous ont soit ralenti les ballons, soit récupéré les ballons." Le bilan est implacable. Si Castres a été tant pénalisé (15 fois) et n’a pas su mettre son jeu en place, c’est que son adversaire a lentement instillé son poison.

Une défense étanche

Le plan palois était parfait, avec une conquête XXL, une mêlée dominatrice ou le nouveau venu à droite Laclayat a brillé et surtout, une défense étanche qui a écœuré Babillot et ses coéquipiers. "C’est surtout l’état d’esprit en défense qui a fait la différence", lance l’ailier Aaron Grandidier, impeccable sur son aile dans son rôle de cueilleur de ballons aériens. "Souvent, les matchs de reprise, ce ne sont pas les plus aboutis, mais défendre notre ligne à 14 a mis en avant le travail du pack. On a posé de bonnes bases."

Notamment autour de l’heure de jeu, quand Hugo Auradou a écopé d’un carton jaune et qu’il a fallu résister aux ballons portés des Tarnais. Pau a fissuré mais n’a jamais lâché. A l’inverse, comme une récompense, un quart d’heure plus tard, la Section punissait son adversaire avec l’essai de Maddocks . "Le plan, c’était le combat", rétorque froidement le 3e ligne centre Beka Gorgadze, quand son manager, Sébastien Piqueronies se réjouissait "d’un vrai marqueur d’une équipe soudée, d’hommes convaincus de leurs intentions, malgré le déchet technique d’une première journée de championnat".

"Le sentiment d’appartenir à une équipe qui se sent forte"

La mêlée, pas réputée comme le point fort de son équipe sur les derniers mois, a brillement joué son rôle. "Je garanti et j’ai les convictions qu’il y a un step qui a été franchi", poursuit le coach. "Aujourd’hui j’ai le sentiment d’appartenir à une équipe qui se sent forte et ça me remplit de bonheur. Thomas (Domingo, l’entraîneur des avants, NDLR) est un taiseux mais il bosse. Bravo à lui et à la première ligne. On savait ce qui nous attendait on a été très critiqués après les matchs amicaux. Je suis très heureux de la performance des avants, mais il ne faut pas s’emballer. Pour moi c’est trop tôt pour voir un symbole, on verra ça la semaine prochaine."

Pas le temps de se taper sur le ventre avec l’impitoyable Top 14, avant la venue du Stade Français, vainqueur de Montauban (47-24). Piqueronies prévient déjà: "J’aime féliciter mes hommes quand ils le méritent. Aujourd’hui ils le méritent. Mais faut que ce soit durable.". Même si Pau confirme sa fin de saison, ses quatre victoires consécutives sur la fin de l’exercice précédent et ce coup de force à Castres, réalisé sans les Argentins Isa (au repos) et Montoya (au Rugby Championship) et sans les internationaux français Daubagna, Gailleton et Attissogbe, qui vont rentrer dans le groupe samedi prochain, ce qui reste parfait pour la dynamique de groupe. "À condition qu’ils soient bons la semaine prochaine", se permet même Piqueronies, dans un ultime clin d’œil de sa belle journée… 

Wilfried Templier à Castres