Ledesma : « C’était long »

Après 10 finales perdues, la onzième a été la bonne pour Clermont - -
Mario Ledesma, vous avez battu Perpignan (19-6). Ca y est, enfin, Clermont est champion.
C’est bien d’être du côté gagnant pour une fois. Je suis content.
Vous réalisez ?
J’ai du mal à réaliser. On vient quatre fois. On perd trois finales en passant près. On a eu une saison difficile cette année. Les journalistes vous vous êtes fait un malin plaisir de nous descendre toute la saison. Toute la semaine, en vous lisant, on pensait que le match était déjà joué. Qu’on avait un mental de chips. C’est bien d’avoir cette reconnaissance et d’exister parmi les meilleures équipes de France. On a écrit une page importante de l’histoire du club.
C’est une belle récompense pour les supporters ?
Non. Avant le match, on parlait d’être le plus égoïste possible. Et après, oui, on le dédie aux supporters. Ce sont peut-être les supporters les plus fidèles de France. Ils ont attendu 100 pour ce titre. Nous, on voulait le faire pour nous. Je n’ai pas attendu 100 ans mais 40. C’était long.
Qu’avez-vous pensé au coup de sifflet final ?
Rien. A ce moment-là j’étais vide. On ne sent rien. On ne réalise pas. On voit tout le monde qui est fou. J’espère qu’on profitera bien.
Comment est le Bouclier de Brennus ?
Le Bouclier est dur. Je l’ai beaucoup touché. J’en ai tellement rêvé. Je n’ai pas beaucoup gagné de titre dans ma carrière. C’est bien de gagner quelque chose avant d’arrêter. Je suis fatigué mais gourmand. J’espère qu’on ira chercher la Coupe d’Europe l’année prochaine.
Votre petit frère Pedro Ledesma a déjà été champion de France mais pas vous.
Pedro doit être content pour moi. Aujourd’hui, il doit fêter le titre avec mes parents en Argentine. Il doit être content pour le vieux con.