Les oreillons plus forts que le derby basque

Tout est parti de Lyon, puis s’est propagé à vitesse grand V. Une épidémie d’oreillons qui a poussé la Ligue professionnelle de rugby à reporter le derby basque entre Biarritz et Bayonne, initialement prévu samedi à Saint Sébastien (Espagne).

De Lyon à Biarritz en passant par Montpellier, le spectre de la contagion a traversé le Sud de la France. Alors que Rhodaniens et Basques se sont croisés le 22 octobre dernier lors de la 8e journée de Top 14, la LNR a préféré couper court à toutes les spéculations. Principe de précaution oblige, la Ligue professionnelle a décidé de reporter à une date ultérieure le 100e derby de l’histoire entre Biarrots et Bayonnais. Les oreillons étaient passés par là. Une sage décision selon le médecin du LOU : « Le virus est très contagieux, indique Yann Fournier concerné au premier chef par cette épidémie qui s’est déclenchée à Lyon. Le principal problème est la durée d’incubation de ce virus qui va de 15 à 21 jours selon les cas. Même en vaccinant maintenant, c’est déjà trop tard. De notre côté, le LOU reste en période d’observation durant 7 à 10 jours ».

Du coup, chez les Basques, tout le monde est sur le pont. Mais pour se faire piquer : « C’est bien, mes joueurs vont tous être vaccinés demain (mardi, NDLR), ironise le coach du BO, Patrice Lagisquet. Mais le problème, ce sont les effets secondaires. Aves les vaccins, il peut y avoir des montées de température jusqu’à 39 voire 40 degrés. En plus, on va partir en stage à Hendaye. Donc ça peut aussi être compliqué pour nous. Pour tout le reste, allez demander au toubib… ».

Thion : « Ce n’est pas de notre fait ! »

Incroyable ambiance. Lanterne rouge du Top 14, la crise médicale couve donc également chez les Biarrots. De retour avec le BO après la Coupe du monde disputée en Nouvelle-Zélande, le trois-quarts centre Damien Traille s’étonne : « Moi comme tous les internationaux, nous avions vraiment envie de vite retrouver le terrain. En plus samedi, il y avait le derby. C’est dommage... Mais d’un autre côté, il y a la santé aussi. On va donc en profiter pour bien récupérer ». Reste que certaines mauvaises langues se sont déliées dans le Sud-Ouest, terre de rugby. Certains fans de l’Aviron assurent même que le président du BO, Serge Blanco, aurait usé de son influence auprès de la LNR pour faire reporter le derby alors que ses protégés sont à la peine en Top 14. « Ce n’est pas de notre fait, dément le deuxième-ligne Jérôme Thion. Il faut savoir que c’est la santé publique qui a imposé ça. Donc nous, les Biarrots, on n’a rien décidé du tout. C’est maladroit de penser qu’on veut reporter le match. Maintenant, on va peut prendre tout ça comme une période salvatrice. Puis en plus, nos internationaux reviennent. Au final, il faut espérer que ça puisse nous régénérer ». Lyonnais et Montpelliérains vont pouvoir en faire autant ; leur rencontre de samedi prochain a également été reportée à une date encore inconnue.