Loin des Bleus, près du cœur

Calendrier oblige, les clubs du Top 14 seront privés de nombreux internationaux durant la période de la Coupe du monde (9 septembre-23 octobre). Un véritable casse-tête pour de nombreux entraîneurs, même s'ils assurent qu'ils suivront le Mondial avec intérêt.

Certains y voient une bizarrerie, d’autres un des nombreux charmes de l’ovalie. Seule certitude : c’est une sacré épine dans le pied pour de nombreux clubs du Top 14. Le championnat hexagonal, qui débute le 26 août, sera privé de ses principales stars le temps de la Coupe du monde. Club parmi les plus touchés, le Stade Toulousain verra une quinzaine de ses éléments partir en quête du trophée Webb Ellis, dont une majorité avec les Bleus. « On garde évidemment un œil sur nos Toulousains et sur l’équipe de France », concède ainsi Yannick Bru, l’entraîneur des avants du club champion de France. Mais pas question d’en oublier le travail au quotidien avec ceux qui ne seront pas du voyage dans l’hémisphère sud et qui disputeront, au minimum, les six à huit premiers matches de championnat. « Notre quotidien est avec le club. Notre Coupe du monde à nous, ce sont les premiers matches », ajoute Yannick Bru.

Même son de cloche du côté de Castres et de l’entraîneur Laurent Travers, qui devra sans doute se passer de cinq à six éléments, dont le pilier français Luc Ducalcon. « On aura la tête dans le guidon concernant le club, tout en ayant une pensée pour l’équipe de France, ce qui est tout à fait naturel et logique, déclare-t-il. On aime le rugby et il est normal que l’on encourage l’équipe de France. Les supporters attendent les débuts de leur club, tout en ayant les yeux rivés sur les Bleus et la Coupe du monde. »

Bru : « Un challenge formidable »

Les premiers mois sans internationaux pourraient cependant niveler les valeurs des différentes formations. « On va jouer pendant toute la Coupe du monde, mais même avec des joueurs manquants, il reste des équipes très compétitives et c’est aussi la beauté du Top 14, analyse Philippe Saint-André, le manager du RC Toulon. Avec le calendrier de cette année, il va y avoir des surprises. » Et comme les absents ont, paraît-il, toujours tort, cette longue période sans internationaux pourrait aussi avoir des aspects positifs. « On va manquer de beaucoup de joueurs dans notre effectif mais c’est aussi un challenge formidable, soutient Yannick Bru. C’est l’occasion d’intégrer des jeunes joueurs et de découvrir de nouveaux talents. » Peut-être capables de concurrencer les internationaux à leur retour du « pays du long nuage blanc ».

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Barcella veut encore y croire

Fabien Barcella doit se sentir maudit. Eloigné des terrains depuis plus d’un an en raison d’une rupture au tendon d’Achille en août 2010, le pilier biarrot s’est de nouveau blessé jeudi dernier à Marcoussis, cette fois au biceps du bras gauche. Un coup dur pour l’homme aux 12 sélections, qui entrevoyait pourtant le bout du tunnel. Le joueur a donc passé de nouveaux examens pendant les quelques jours de repos octroyés par le staff de l'équipe de France avant le nouveau rendez-vous, fixé ce mercredi à Bordeaux dans la perspective du premier des deux matchs amicaux contre l'Irlande (samedi, 20h45). « Je n’ai plus de temps à perdre maintenant, avoue-t-il. (…) Je sais que j’ai hypothéqué beaucoup de chances de participer à la Coupe du monde. Ça fait longtemps que je n’ai pas joué. Je me suis fixé un objectif, je vais essayer de l’atteindre. Il y a une annonce qui se fera. Deux joueurs resteront sur le carreau. J’espère que mon état de santé me permettra d’être parmi les trente sélectionnés. »