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Lombard : « Deux écoles du jeu s’affrontent »

Thomas Lombard

Thomas Lombard - -

Malgré le « beau jeu » proposé par Toulouse et Clermont, les deux équipes ont été éliminées en demi-finales du Top 14. Le jeu à la main est-il obsolète par rapport à un rugby plus physique ? Pour Thomas Lombard, membre de la Dream Team RMC Sport, le jeu qui fait gagner n’est peut-être plus celui qu’il était.

« Une passation de pouvoir est peut-être en train de s’opérer dans le rugby, quant au jeu adopté pour gagner. Jusqu’au récent succès toulonnais, la H Cup était glanée par le Leinster, qui avait un jeu peut-être plus ‘‘léché’’ que celui du RCT. Quand on regarde les statistiques de la finale de la Coupe d’Europe, Toulon a été dominé dans la possession, l’occupation et l’organisation du jeu par Clermont. Donc ce sont deux écoles qui s’affrontent aujourd’hui. Avec d’un côté une philosophie qui fait primer la prise de risques mais qui offre peut-être moins de garanties qu’un rugby basé sur du jeu à une passe, une grosse défense et un buteur, comme celui incarné par les Varois et l’Angleterre d’avant.

Il ne faut pas pour autant penser que Toulon et Castres n’ont pas produit du beau jeu. C’est avant tout une histoire de goût, de conviction. Je trouve que le rugby clermontois est d’abord un jeu basé sur le contournement plutôt que sur la perforation. A l’inverse de celui de Toulon, basé sur la puissance et le franchissement. Ce sont des points tactiques. Il n’y a pas de rugby beau ou laid, tout dépend d’où on se place. Mais qu’on aime ou non celui pratiqué par le RCT, on ne pourra pas enlever au club qu’il a toujours produit un rugby d’avants, massif, guerrier, de destruction. Donc forcément, cet atavisme fonctionne de génération en génération. Bernard Laporte a toujours choisi des joueurs au profil athlétique donc ça se ressent dans la construction de son rugby.

« Clermont était blessé, meurtri »

Contre Castres, Clermont n’a pas évolué à son niveau, c’est une évidence, c’est frappant. Cette équipe était blessée, meurtrie, elle n’a pas récupéré. J’ai connu la défaite en finale de Coupe d’Europe en 2001 avec le Stade Français et l’issue a été la même le week-end suivant. On jouait un quart de finale à domicile contre Biarritz en championnat et on a perdu. On ne se relève pas d’une défaite en Coupe d’Europe en l’espace de sept jours, c’est compliqué. Peut-être que dans d’autres circonstances, l’issue du match aurait été différente. »

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