Lorenzetti : « On a tous pété les plombs ! »

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Jacky, pourquoi s’être séparé de Sébastien Chabal ?
Depuis plusieurs mois, Sébastien et ses agents me demandaient de prendre une position sur le renouvellement de son contrat. Ce fut le cas aussi pour Lionel (Nallet) avec qui on a rapidement trouvé un accord, même si rien n’a encore été acté par une signature. Avec Sébastien, cela a pris plus de temps. On s’est interrogé sur sa capacité à assumer ce pour quoi il est venu dans ce club. On s’imaginait qu’on était en droit d’exiger plus de Sébastien Chabal. Cette réponse l’a déçue.
Et puis, il y a eu le clash…
On s’est réuni lundi dernier avec ses agents. On a annoncé à Sébastien qu’on n’était pas en mesure de lui dire qu’on renouvellerait son contrat. Sébastien a un fort caractère. Moi, je suis d’origine italienne. La cocotte-minute a explosé ! Le lien professionnel était rompu. Les mots qui ont jailli étaient tels qu’il semblait irréversible de continuer à travailler ensemble sereinement. J’ai ma part de responsabilités. On a tous pété les plombs. Le lendemain, Sébastien m’a demandé de faire un choix entre lui et Pierre (Berbizier, le manager du Racing). J’ai confirmé mon choix de conserver le staff actuel. La suite était inéluctable, à savoir une séparation rapide. On a essayé de se séparer de la meilleure façon possible.
« Gravir les échelons avec Berbizier »
Après le départ de l’entraîneur adjoint Simon Mannix, ne craignez-vous que cela amène certains joueurs à s’interroger ?
Si. Dimanche soir, on s’est réuni chez moi avec le staff. Nous avons constaté qu’il y a pu y avoir des dissensions, qu’on n’avait pas montré l’exemple de l’unité. Et qu’on avait donc donné la possibilité aux joueurs de s’échapper par moment. J’ai les ai réunis lundi. On a réaffirmé la confiance qu’on avait les uns envers les autres et nous avons demandé aux joueurs d’avoir cette même confiance pour le staff.
Maintenez-vous votre confiance à Pierre Berbizier ?
Oui. Sous l’apparence de la rudesse, Pierre est quelqu’un qui a un cœur énorme. Il m’a fallu du temps pour apprendre à le connaître. On a eu la sagesse d’éviter les affrontements. On a trouvé un consensus de collaboration. Ça se passe très bien. On a dépassé la relation président-manager général. Sur le plan sportif, je pense qu’on peut encore gravir les échelons avec Pierre et le staff qui l’entoure.
Est-ce la fin d’une époque pour le Racing ?
Non, c’est une évolution normale. On a des structures et des jeunes qui sont en équipe de France des -20 ans à Marcoussis. On a une équipe qui est bien structurée. Qu’il y ait eu des problèmes de langage, sûrement. Mais on reste dans une logique sportive.
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« Pas de crise » selon Lorenzetti|||
Un départ houleux de Sébastien Chabal, une défaite et un match nul en Top 14 : l’année 2012 n’a pas débuté dans un climat idyllique du côté du Racing-Métro. Avant un déplacement périlleux à Clermont, samedi, le président refuse pourtant de tirer sur la sonnette d’alarme. « Le club n’est pas en crise, a-t-il confié. Les finances sont saines. Le club se structure. On a un bel effectif et on aura notre nouveau centre d’entraînement dans quelques mois. Nous sommes 7e, c’est vrai, mais il n’y a pas de catastrophe. Le club n’est pas dans une situation dramatique et on croit toujours pouvoir jouer un rôle dans le Top 14 cette année. On va récupérer nos blessés. On va revenir. On a mangé notre pain noir. »