Michalak : « A bloc avec le Stade Toulousain »

Après une expérience musclée chez les Sharks, Frédéric Michalak retrouve le Stade Toulousain. - -
Il avait quitté la France il y a un an, après la Coupe du Monde, pour la province sud-africaine des Natal Sharks. Après cet intermède dans l'hémisphère sud, Frédéric Michalak est de retour dans son club de toujours, le Stade Toulousain. Il revient sur son choix, ses envies, et son expérience en Afrique du Sud.
Frédéric, la Currie Cup à peine terminée, vous replongez immédiatement dans le Top 14. N'est-ce pas difficile de trouver la motivation ?
Non, il faut se remotiver et se remettre en question tous les week-ends de toute façon. J'ai appris à le faire en Afrique du Sud. Pendant la Currie Cup, il n'y avait pas toujours autant de médias. Aujourd'hui, je suis à bloc avec le Stade Toulousain.
Ce choix a sonné comme une évidence pour vous, à l'heure de revenir en France ?
Il y a eu beaucoup de propositions, mais j'ai toujours porté les couleurs toulousaines. C'était l'idéal de revenir ici, dans quelque chose que je connais. C'est un nouveau challenge.
Avez-vous hâte de retrouver le collectif toulousain, avec son jeu porté sur l'attaque, après avoir été plutôt sevré de ballon en Afrique du Sud ?
En Afrique du Sud, c'est un jeu vraiment différent, mais j'ai fait mes matchs. Les coaches étaient contents de moi. Et puis j'ai pris sur moi, j'ai appris à être un peu plus patient. Le peu de fois où j'avais des ballons, j'essayais d'être le meilleur possible.
Toulouse possède quatre joueurs de niveau mondial à la charnière, avec Ellisalde, Kelleher, Skrela et vous-même. Cette concurrence vous inquiète-t-elle ?
Il y a toujours eu beaucoup de bons joueurs et de la concurrence à Toulouse. Je connais ça depuis que je suis tout petit. Mais ce n'est pas du tout une concurrence malsaine. J'adore David (Skrela), Jean-Ba (Elissalde) et Byron (Kelleher). Le plus important c'est que le Stade Toulousain gagne. En plus, on a des profils différents, et ça offre des solutions différentes aux coaches en fonction des matchs, de ce qu'on veut mettre en place tactiquement. La saison est longue, il faudra en reposer certains. On n'est jamais à l'abri des blessures non plus.
Le Stade Toulousain accueille Brive, samedi à 14h30. Avez-vous envie de jouer ce match ?
Bien sûr. Je suis en pleine forme, j'ai envie de m'entraîner et de jouer. Je serai à l'entraînement et dans les vestiaires dès jeudi matin.
Vous avez une réputation de boute-en-train. Vous allez mettre l'ambiance dans le vestiaire...
Quand il faut mettre de l'ambiance, je suis le premier présent. On vit tous ensemble, il faut trouver les moments pour se resserrer et rigoler. Je suis un des premiers, et il y en a quelques uns comme moi à Toulouse. Mais en Afrique du Sud, je ne faisais pas les conneries que je faisais à 18 ans.
Votre passage en Afrique du Sud a-t-il changé votre jeu ?
Je pense que j'ai le rugby dans le sang. Je ne suis pas meilleur qu'avant, mais j'ai plus d'expérience, que ce soit en dix ou en neuf, surtout en dix. C'est important de vivre le Super 14 et la Currie Cup pour continuer à progresser.
Sur le plan humain, que vous a apporté cette expérience en Afrique du Sud ? Quel pays avez-vous découvert ?
Ce pays n'est pas bien expliqué dans les médias. Il y a de la violence, certes, mais c'est dû à la pauvreté. Sinon, j'ai découvert un pays magnifique, des gens formidables, joyeux, qui savent accueillir et qui sont très simples. Qu'ils aient une vie aisée ou très pauvre, ils restent très simples. Tout comme les joueurs, bien qu'ils soient champions du monde. En plus, je suis reparti de mon club avec beaucoup de fierté, parce qu'il attendait la Currie Cup depuis 13 ans.
Un mot sur l'équipe de France. Etes-vous déçu de ne pas avoir été appelé dans le groupe qui jouera contre l'Argentine ?
C'est une déception, pour moi comme pour beaucoup de joueurs. On veut tous être en équipe de France.