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Michalak, retour en terrain conquis ?

L'ouveur international va devoir batailler pour se faire une place au sein de l'effectif toulousain

L'ouveur international va devoir batailler pour se faire une place au sein de l'effectif toulousain - -

L’ouvreur international, de retour d'Afrique du Sud, réintègre ce mercredi l’effectif du Stade Toulousain. Son arrivée bousculera-t-elle la hiérarchie de la charnière Rouge et Noir ?

Le retour au bercail du fils prodigue, du dix prodige. Adulé, respecté et apprécié à sa juste valeur du côté de Toulouse, Frédéric Michalak rentre chez lui, au sein de la Maison Rouge et Noir, après une saison passé en Afrique du Sud, à défendre les couleurs des Natal Sharks. Un retour logique pour cet amoureux du beau rugby et du jeu, qui, en équipe de jeunes ou chez les pros, aura quand même défendu le maillot toulousain durant près de 20 ans…

Kelleher et Skrela sont arrivés

Alors, lorsqu’il a fallu choisir un point de chute pour son retour dans l’Hexagone, le nom de Toulouse s’est imposé spontanément. Mais, en un an, beaucoup de choses ont changé du côté de la Ville Rose. Le Stade, champion de France en titre, s’est renforcé, avec notamment la venue du demi de mêlée sud-africain Byron Kelleher l’an passé, et celle, cette saison, d’un « fils à papa » de la maison, David Skrela (son père n’est autre que Jean-Claude Skrela, ancien joueur toulousain et ancien sélectionneur du XV de France, ndlr). Soit deux spécialistes aux postes de demi de mêlée et de demi d’ouverture, les postes occupés par Michalak.

Un joueur comme un autre

Peu de place en perspective pour Michalak, ce que confirme d’ailleurs, le sourire aux lèvres, son ami et futur rival en charnière centrale, Jean-Baptiste Elissalde (lui aussi 9 et/ou 10) : « On va le féliciter pour sa victoire en Currie Cup puis après, on va bien lui préciser qu’il lui faudra gagner sa place ». S’il le dit en rigolant, Elissalde met le doigt sur la véritable problématique qui va se dessiner en coulisses. Comment et où faire jouer Michalak ? Skrela a été recruté pour ses qualités à l’ouverture. Kelleher est indiscutable à la mêlée. Elissalde, soucieux d’évoluer au poste de 10 et contraint, concurrence oblige, d’évoluer en tant que 9, a également voix au chapitre. De quoi donner une sérieuse migraine à Guy Novès, non ? Ce dernier ne partage pas l’idée. Bien au contraire.

« Je pense qu’on a su démontrer depuis des années qu’on savait gérer ce genre d’effectif. Maintenant, avoir en charnière des joueurs comme Jean-Baptiste, Byron, David et Fred, c’est vraiment du bonheur. D’autant qu’on joue en championnat, en coupe d’Europe, qu’il y aura des matches internationaux. On va laisser du monde sur le carreau. Et puis c’est bien de laisser un joueur un peu une semaine au repos, qu’il se régénère, etc… C’est le rugby moderne, il faut donc savoir s’adapter. » L’entraîneur toulousain a donc défini la ligne de conduite qu’il adoptera cette saison avec son ancien poulain. Pas de passe-droit, pas de favoritisme. Le jeu de la concurrence, des blessures, des suspensions tournera à plein régime du côté d’Ernest-Wallon, l'antre des Toulousains.

Plus 10 que 9

Mais avec d’aussi fortes personnalités, probablement plus marquantes par la qualité de leur jeu que par leurs déclarations fracassantes, n’y a-t-il pas un risque que les ego se froissent et se livrent une véritable guerre dans le vestiaire toulousain ? Pas sûr. N’était-ce pas déjà Michalak qui avait accepté, pour les besoins de la nation, de jouer à la mêlée sous les ordres de Bernard Laporte, alors que seule l’ouverture le passionne… Si Novès songe plus à lui à l’ouverture (« pour moi, c’est un vrai 10. Pour le reste, il dépannera ») et pourrait ainsi exaucer ses souhaits, rien ne semble démontrer que le succès de Michalak en Currie Cup (utilisé en ouvreur par le Natal) ait véritablement changé le caractère du bonhomme.

Même David Skrela, qui commençait à faire son trou à l’ouverture chez les Rouge et Noir, se veut accueillant avec le retour de « l’ancien ». « En arrivant ici, il a fallu que je mette les bouchées doubles pour prouver que j’avais le niveau pour jouer dans cette équipe. L’arrivée de Fred va nous donner un coup de boost. Elle va nous obliger à être performant sur le terrain.»
A ce petit jeu, chacun y va de son petit message de bienvenue. Guy Novès : « Le retour de Fred pour moi, c’est encore un boute-en-train qui arrive… Il est très attaché au club, on est très attaché à lui. ». Elissalde pousse le débat un peu plus loin, aux frontières de l'humour : « Il paraît qu’il n’a pas touché un ballon pendant un an… il va être content de revenir au Stade Toulousain. ». Revenir chez lui, même dans un statut de remplaçant de luxe, ça n’a pas de prix. Visiblement, à en croire ses coéquipiers, Frédéric Michalak l’a bien compris.

Alix Dulac