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Montpellier : les raisons de la crise

Montpellier : les raisons de la crise

Montpellier : les raisons de la crise - AFP

Montpellier a concédé sa cinquième défaite toutes compétitions confondues samedi à Lyon (23-20) lors de la 12e journée du Top 14. Désormais 8e, le MHR ne parvient pas à maitriser une situation rendue compliquée par plusieurs facteurs. Décryptage.

Trinh-Duc, une absence qui pèse beaucoup

Snobé par le staff du XV de France, François Trinh-Duc s’est vengé avec Montpellier en début de saison. Maitre à jouer et même buteur en réussite (son présumé point faible), l’ouvreur a porté le MHR jusqu’à la quatrième place du Top 14, cachant à lui seul les lacunes du collectif héraultais. Des performances de haut-niveau qui lui avaient même permis de revenir en grâce auprès des sélectionneurs français qui l’avaient retenu dans le groupe pour la tournée d’automne. Sa fracture du tibia contractée le 11 octobre dernier face à Oyonnax (25-9) a mis un coup d’arrêt à sa dynamique mais surtout à celle l’équipe qui a depuis concédé cinq défaites de rang toutes compétitions confondues.

Appelé à le remplacer, le jeune Enzo Selponi est encore un peu tendre. Recruté il y a deux semaines, l’Australien Ben Lucas aura besoin d’un temps d’adaptation pour démêler les ficelles du système de jeu complexe de Fabien Galthié. Il faudra pourtant faire vite puisque Trinh-Duc sera absent au moins trois mois. 

Un système offensif complexe qui ne prend pas

Les habitués de l’Altrad Stadium ne reconnaissent pas leur équipe si flamboyante de la saison passée. Sur les bases d’un système efficace, le MHR avait terminé avec la meilleure attaque du championnat (670 points, 57 essais, soit un de moins que l’UBB, leader en la matière). Seul problème, les adversaires ont commencé à décoder le jeu du MHR poussant Fabien Galthié à revoir ses plans. Durant l’intersaison, le manager héraultais a en effet chamboulé son système offensif pour surprendre ses adversaires. Mais pas seulement. Les joueurs montpelliérains eux-mêmes peinent à assimiler les attentes de ce nouveau schéma qui ne prend pas. Mais Fabien Galthié est déterminé et n’envisage pas de le changer. Pour l’ancien demi de mêlée, ce n’est qu’une question de temps avant que les joueurs l’assimilent.

La défense aussi visée

Avant la crise, Montpellier avait signé un exploit retentissant en s’imposant à Clermont (20-21) pour la première fois de son histoire, lors de la 3e journée. Si le MHR n’avait pas signé l’un de ses plus grands matches en attaque, c’est sa défense inversée qui avait marqué les esprits. Les Héraultais avaient éteint l’incroyable armada auvergnate, envoyant un signal fort aux autres équipes du championnat. Comme pour l’attaque, la réussite de ce système s’est évaporée quand les autres équipes ont décrypté ses failles. Le jeu dans le dos fait beaucoup de mal au rideau héraultais où certains joueurs semblent perdus à l’instar de René Ranger, surpris par les ballons tapés au-dessus.

Des zones d’ombre sur le staff

Durant la trêve internationale, Montpellier s’est offert une petite crise avec le départ de Mario Ledesma, officiellement démissionnaire. Le message de l’entraîneur des avants argentin ne passait pas vraiment auprès du vestiaire. Si en termes de résultat, l’effet ne s’est pas fait ressentir à Lyon (23-20) samedi, la mêlée montpelliéraine a pourtant écrasé son adversaire dans le sillage de Nicolas Mas. Lors de son arrivée au club, le pilier international français est venu accompagné de Didier Sanchez, historique de l’USAP qui intervient ponctuellement comme consultant mêlée auprès des avants du MHR. Avec le départ de Ledesma, il pourrait intervenir plus fréquemment.

Malgré une cinquième défaite de suite, Fabien Galthié a lui été conforté par son président Mohed Altrad. Le manager héraultais s’est agacé des questions posées sur les rumeurs d’un éventuel départ en zone mixte. Le poste de l’ancien manager du Stade Français n’est pas en danger. Celui de Stéphane Glas, en charge des lignes arrières, non plus. Pourtant ce dernier s’interroge après l’éviction de Ledesma dont il n’a pas trop apprécié la façon dont elle s’est effectuée. Absent de l’entraînement la semaine dernière « pour raisons personnelles », l’ancien international français a rencontré Altrad qui lui a assuré son soutien. Suffisant pour réenclencher une dynamique vertueuse ?