"On veut être l’une des meilleures équipes de contre-attaque du championnat": les ambitions affirmées de Pau en Top 14

Sans être comblé, le manager de Pau, Sébastien Piqueronies, a apprécié la seconde victoire de la Section Paloise cette saison (34-10) tout en assumant que son équipe se doit d’être encore plus ambitieuse.

L’impression d’après-match est-elle celle d’une prestation très complète?

J’ai la certitude qu’on a obtenu une victoire méritée, construite et aboutie maintenant sur le contenu, dans la concurrence féroce du Top 14, il nous faudra être un peu meilleurs, beaucoup même, dans certains secteurs, pour continuer de grandir.

Lesquels?

J’étais très en colère à la mi-temps après nos fautes de discipline un peu stupides. Les Parisiens n’ont pas eu besoin d’être brillants pour se rapprocher de notre ligne et ça c’est rageant. Les fautes de règlement et de positions sont à régler tout de suite. On a eu du mal à trouver le rythme soutenu qu’on voulait imposer.

En revanche, vos lancements font des ravages…

On a des joueurs de qualité, qui ont du talent et qui jouent bien en équipe quand on a une conquête stable. Ce groupe a confiance en lui, convaincu de son rugby. Il y a eu un peu de déchets techniques, le Top 14 n’attend pas. J’espère qu’à Clermont la semaine prochaine, on aura la même intensité mais avec un peu plus de précision.

Vous avez été constamment dans leur camp…

Sur la capacité à dominer le territoire et le jeu au pied, c’est une grosse performance de nos hommes aujourd’hui oui mais on veut que ça devienne un gros point fort. En toute humilité, on veut être l’une des meilleures équipes de contre-attaque, de « kick and game » et jeu au pied du championnat, on assume. Les standards sont élevés et nos ambitions sont très élevées. On a été très autoritaires dans le jeu aérien et je veux que ça continue.

C’est vous qui leur demandez de prendre des risques?

J’ai la chance d’avoir talentueux, qui ont une coordination et une qualité explosive certaine et on veut exploiter ces qualités, c’est une de mes volontés.

Comment expliquer cette efficacité sur les extérieurs?

Dès qu’on a une conquête stable, qu’on arrive à figer les avants adverses, qu’on joue ligne contre ligne avec des bons timings de passe, je connais la qualité de mes hommes et hormis des fautes d’éveil et de concentration, je pense qu’on peut faire mal à toutes les équipes. On a toujours eu à la Section un plan profond culotté, de qualité, on veut être une des meilleures équipes en l’air donc on le travail énormément. On a les profils et le potentiel pour dominer le championnat dans ce secteur.

On a senti un groupe déterminé pour ce premier match à domicile cette saison...

Le groupe avait très à cœur de revenir au Hameau. Les dernières émotions communes ici datent d’il y a un peu plus de trois mois contre la Rochelle et les joueurs avaient envie de retrouver notre stade, notre public, la chaleur de nos supporters et d’en faire un lieu fort de communion.

Au contact, les joueurs ne se sont pas laissé tomber et ont cherché à grapiller quelques mètres...

C’était un des axes de nos travaux de l’été, on peut progresser et on doit devenir meilleurs. J’espère que tous nos porteurs de balles seront encore plus actifs sur les jambes et retarderont la mise en échec au sol plus longtemps. On a travaillé mais je reste sur ma faim, on veut et on va faire mieux.

Les internationaux boostent-ils encore plus le groupe?

C’est évident par leur niveau, ce qu’ils apportent au groupe. On est très fier d’avoir amené des garçons à ce niveau-là, d’avoir recruté de ce niveau-là, je pense à Facundo (Isa) et Julian (Montoya) qui vont nous retrouver. C’est pour amener une plus-value d’énergie de stabilité et de confiance à ce groupe. C’est la construction de l’année cinq de notre équipe.

Si vous deviez choisir le plus bel essai aujourd’hui?

Je n’ai pas de préférence, tous les essais valent 5 points. J’aurais surtout aimé un ou deux essais de plus, que Facundo Isa marque quand il se fait pénaliser. Tous ont la même saveur et représentent notre identité de jeu.

Propos recueillis par Clément Brossard