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Paris répond présent

Michael Cheika

Michael Cheika - -

Bouleversé durant l'intersaison, entre la reprise in extremis du club et un effectif largement remanié, le Stade Français s'empare avec autorité du fauteuil de leader du Top 14, grâce à son succès sur le promu bordelais (41-20). Le poids des absents s'est fait sentir à Toulouse, battu sur la pelouse de Bayonne (18-13) tandis qu'Agen a créé la surprise à Brive.

Le champion tombe d'entrée

Yannick Nyanga est quelqu’un de clairvoyant. Le troisième ligne de Toulouse, promu capitaine en l’absence des internationaux retenus pour la Coupe du monde, avait annoncé, quelques heures avant le déplacement à Bayonne, qu’il se contenterait bien du point de bonus défensif. A l’arrivée, le souhait de l’intéressé a été exaucé, Toulouse arrachant le précieux sésame sur la pelouse de Jean-Dauger (18-13). Toulouse battu ? Pas vraiment une surprise tant le poids de l’absence des internationaux a pesé vendredi soir. « On a fait énormément de fautes, on a perdu des ballons mais on a quand même relevé le défi du jeu en première mi-temps, avec beaucoup de jeunes joueurs et une équipe qui n’est pas en place, faisait constater Guy Novès en fin de match. Sur l’ensemble du match, le résultat est logique. Cela aurait été dommage pour nous de ne pas arracher le point de bonus défensif. » Souvent dominateur, pas assez réaliste – malgré l’essai en fin de match de Jauzion (80e) – au contraire d’un Benjamin Boyet (20e, 30e, 34e) et d’un Cédric Garcia (58e, 65e) réglés comme des horloges, le champion de France a dû s’incliner. L’une des surprises de cette journée.

Paris déjà au point, le Racing tient sa revanche

Vendredi soir à Charléty, Paris a fait le show, ce qui était assez rare ces deux dernières saisons. Le groupe de Michael Cheika a fait respecter la hiérarchie aux dépens de l’Union Bordeaux-Bègles (41-20), mêlant spectacle et autorité. Le spectacle, ce sont ces banderoles, en tribunes, à l’effigie de Max Guazzini. Ces maillots tenus, la main serrée sur un message inscrit en lettres blanches : « Merci Max », ainsi que l’entrée en jeu en fin de match du Néo-Zélandais Byron Kelleher. L’autorité, ce sont les cinq essais (Fainifo, Lyons, Arias, Dupuy et Camara) passés et transformés par Paris, de même que le sérieux affiché par les joueurs franciliens. Paris, entre hommage à son ancien président et envie de ravir son public, prend le bonus offensif et monte seul sur la première marche du Top 14. Son ambitieux voisin, lui, n’a pas non plus manqué son entrée en matière. Battu sur le fil la saison dernière en demi-finales par Montpellier (26-25), le Racing-Métro, avec Sébastien Chabal titulaire, a pris sa revanche (30-22). « Battre le dernier finaliste et l’empêcher de prendre le bonus défensif est une bonne opération, savourait Pierre Berbizier. On a vu qu’il y avait du travail mais il y a une bonne base pour redémarrer cette saison et profiter de cette victoire. »

Agen, la belle surprise

Perpignan ? Large vainqueur de Castres (25-6). Clermont ? Sérieux, le favori auvergnat a fait le métier, sans briller pour autant aux dépens de Lyon. Ce n’est pas chez les Sang et Or ni chez les Jaunes qu’on allait trouver la surprise de la journée. C’est à Brive qu’il faut aller pour trouver trace d’un succès retentissant. Pas au niveau du tableau d’affichage (19-20) mais plutôt par le scénario de la rencontre. Largement menés à la pause (16-3), les Agenais ont profité de l’imprécision au pied des Brivistes pour retourner une situation mal engagée. Fono (67e) puis Courrent (75e) assuraient en fin de match le bonus défensif à leurs couleurs. L’affaire aurait pu en rester là si Tian (80e), juste avant la sirène, n’avait pas plongé dans l’en-but et offert quatre points précieux au SUA. « On ne peut jamais être content quand on perd un match, surtout avec un tel scénario, pestait en fin de rencontre le talonneur Virgile Lacombe. Maintenant, il faut relever la tête et continuer à travailler. On n'aurait pas dû accepter de se faire dominer, surtout que l'on avait l'ascendant sur le match. A la fin, on manque un peu d'agressivité, on aurait dû relever la tête et être plus intelligent pour gagner ce match. J'espère que cela va nous servir de bonne leçon pour la suite ». Brive, que beaucoup condamnent à la descente cette saison, n’a rien fait vendredi soir pour tordre le cou des pessimistes.