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Perpignan et le flop barcelonais

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Comme il y a deux ans en coupe d’Europe, Perpignan délocalise au stade Montjuïc de Barcelone. L’USAP accueille le Stade Toulousain ce samedi pour le compte de la 5e journée de Top 14 (15h) dans un contexte moins festif qu’en 2010. Mais l’enjeu est ailleurs.

Le 9 avril 2011, Perpignan recevait Toulon au stade Montjuïc de Barcelone en quart de finale de Coupe d’Europe. Sur le pré, avec la belle victoire des Catalans (29-25), et dans les tribunes, ce match fut un véritable succès. En témoignent les 52.000 âmes réunies dans un Estadi Olimpic Lluis Companys en fête et au complet mais aussi la recette de 500.000 euros dégagée par l’USAP. Fort de cet agréable souvenir, le président Paul Goze s’est décidé à réitérer l’expérience. Cette fois, point de Coupe d’Europe -que ses protégés ne jouent pas cette année- mais une affiche de Top 14 face au Stade Toulousain, tenant du titre.

« On est tous heureux d’aller à Barcelone. Le club en avait envie. Après, franchement, on est tellement dans cette urgence de points, de basculer dans le côté positif du tableau niveau classement que c’est ça qui nous excite, tranche Marc Delpoux. Le stade, tout ce qu’il y a autour, c’est une vitrine pour le club mais très franchement, par rapport à notre saison, ce n’est pas dérisoire, mais c’est secondaire. » L’entraîneur catalan fait bien de minimiser le poids de l’évènement face à l’urgence de décrocher un deuxième succès en Top 14. En effet, s’ils pourront compter sur un public plus nombreux que dans leur cathédrale d’Aimé Giral (14.500 places), les Perpignanais sont loin de faire le plein côté espagnol. Seules un peu plus de la moitié des places du stade barcelonais ont trouvé preneur (entre 25 et 30.000 spectateurs attendus), sachant que 9.000 abonnés de l’enceinte régulière ne paieront pas leur sésame, compris dans le tarif saison.

La catanalité comme moteur

Ce coup dur pour les recettes catalanes n’est pas le seul puisque les bénéfices de cette rencontre seront partagés avec le FC Barcelone, co-organisateur de l’évènement. « On ne s’en est jamais cachés, l’organisation sportive et administrative du Barça est un modèle. Et quand on va jouer là-bas on se sent un peu plus proche d’eux, explique Sylvain Deroeux. Pour nous, ça reste un match de gala et un gros évènement pour le club. » A ceux qui se demandent pourquoi les Catalans délocalisent chez leurs cousins outre-Pyrénées sans y trouver un intérêt financier, le manager du club champion de France 2010 apporte donc une réponse franche. Perpignan veut développer sa « catanalité » et sa particularité régionale pour retrouver les sommets.

« Le stade est particulier, le public est atypique. Quand on joue ici je pense qu’entre les matches amicaux, le stage à Font Romeu et les quelques rencontres que nous avons eus, ils ont eu le temps de voir quel état d’esprit et quelles particularités on a. Ils le vivent », explique Robin Tchale Watchou à propos du sentiment d’appartenance Sang et Or de ses nouveaux coéquipiers étrangers. A la veille de se présenter dans un des temples du sport catalan, Marc Delpoux a peut-être trouvé un ressort pour galvaniser ses troupes. Et ne pas repartir de Montjuïc les mains complètement vides

Jérôme Carrère avec Julien Landry