
Plisson: "Des opportunités en France mais pourquoi pas une expérience à l'étranger"

Jules Plisson (La Rochelle) - ICON SPORT
Jules Plisson, la victoire de La Rochelle contre Castres a t-elle soulagé les esprits ?
Oui, elle a fait du bien à toute l'équipe parce qu'on avait besoin de prendre des points, parce qu'au niveau comptable, ce n'était pas terrible. C'est une victoire qui fait du bien contre une belle équipe de Castres.
Est ce que le groupe doutait ?
Chaque saison est différente. On savait que ça allait être difficile sur ce début de Top 14 parce que c'est dur de relancer la machine quand tu échoues deux fois en finale. Il fallait se remobiliser. On a très mal débuté le championnat, ça n'a pas aidé mais j'espère que la victoire contre Castres va nous permettre d'avancer plus sereinement.
On a la sensation que la marge de progression est encore grande...
Elle est énorme. Ça n'a rien à voir avec les contenus qu'on faisait la saison dernière. On veut rééditer la même saison que l'an passé.
"On a un peu utilisé tous nos jokers"
Ce groupe a t-il toujours faim ?
S'il y a de la lassitude alors qu'on a perdu deux fois en finale, c'est que nous ne sommes pas des compétiteurs... On veut tous gagner quelque chose, mais pour le faire, il ne faut pas oublier toutes les étapes qu'il y a avant. L'année dernière, il y a des matchs qu'on gagnait facilement, ce n'est pas le cas cette saison. Il faut toujours se remettre en question pour monter au classement. Il faut vite rattraper les points perdus, les six premiers ont de l'avance sur nous. Oui, la saison est encore longue mais il ne faut pas se cacher derrière ça parce qu'on pourrait s'en mordre les doigts. On a un peu utilisé tous nos jokers.
Personnellement, comment vivez-vous votre début de saison ?
C'est forcément compliqué. Tu joues le premier match, tu sors de l'équipe sur le 2e, tu rentres sur le 3e.... C'est comme ça, je l'accepte. Ce que je veux, c'est être performant. Et quand l'entraineur a besoin de moi, j'essaie de l'être le plus possible. Il y a le match contre Toulouse (1ère journée) où j'aurais dû être plus décisif sur mes tirs au but, mais ce sont des choses qui arrive. Je ne me cache pas derrière ça, j'essaie de travailler pour être meilleur là-dessus.
Est-ce difficile de ne pas enchaîner les matchs pour vous ?
C'est difficile de ne pas pouvoir prendre de la confiance au fil des matchs, parce que tu ne peux être que performant quand tu enchaines. Tu as de plus en plus de repères surtout dans une ligne de trois-quarts qui a un peu bougé. Quand tu n'enchaines pas, c'est plus compliqué à faire mais dès que je joue, il faut que je sois performant. Il faut que je sois à 100% pour aider l'équipe.
Le poste de n°10 à La Rochelle cristallise les critiques depuis le début de saison. Comprennez-vous tout ce qui se dit sur vos performances ?
Quand t'es n°10, tu as forcément des critiques. De là à tout remettre en question.... Tu as quand même deux n°10 (avec Ihaia West, ndlr) qui ont emmené le club en finale de la Champions Cup et du Top 14. Qu'il y ait des critiques, c'est normal, mais se cacher derrière ça, non.
"Quand ton club recrute à ton poste, il faut le digérer, mais c'est ce que j'ai pu faire"
Vous arrivez en fin de contrat, La Rochelle a recruté un demi d'ouverture pour la saison prochaine (Antoine Hastoy, qui joue à Pau). Comment gérez-vous la situation mentalement ?
Ça ne pèse pas du tout sur mes performances au quotidien. Oui, ils prennent un 10, c'est très bien pour le club. Je sais qu'ils en cherchaient deux. Ce n'est pas exactement ce qui m'avait été dit, mais je ne regarde pas ce qui se fait au club. Ce sont les histoires des dirigeants et de l'entraîneur. Ils font ce qu'ils veulent. J'essaie de faire mon taf du mieux possible et d'être performant quand l'équipe a besoin de moi. Ça ne me touche pas plus que ça.
Ce sont des pratiques de plus en plus répandues dans le rugby. Des joueurs débauchés très tôt dans la saison, des transferts qui peuvent perturber les performances des effectifs...
C'est particulier parce qu'avant, ça ne marchait pas comme ça. Mais moi, j'ai fait pareil pour quitter le Stade Français. Il me restait un an et demi de contrat, j'ai réussi à partir pour me relancer. Pour moi, il faut essayer de trouver le meilleur pour le joueur et je sais que parfois, quand tu joues et que tu sais que ton club recrute à ton poste en amont pendant les vacances, que tu rentres et qu'ils ont fait leur recrutement... C'est une saison qui sera ce qu'elle est... Mais c'est à toi de trouver les ressources pour essayer d'être performant. Il faut le digérer, parce que ce n'est pas facile non plus, mais c'est ce que j'ai pu faire.
Ces transferts font-ils désormais partie intégrante du rugby moderne ?
C'est le monde du sport professionnel. C'est un peu la course au club qui sera le premier sur un joueur pour essayer de le récupérer. Les clubs ne peuvent parler aux joueurs que lors de leur dernière année de contrat, normalement. Ils enclenchent le plus rapidement possible et s'ils le font signer, tant mieux pour le club, même si c'est au détriment de certains qui sont encore ici.
Avez-vous des pistes pour votre avenir ?
Je suis ouvert. J'ai des opportunités en France, et pourquoi pas une expérience à l'étranger. Aujourd'hui, j'ai le temps de prendre une décision par rapport à ça et je verrai ce qui est le mieux pour moi.