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Provale met la pression sur les arbitres

Serge Simon

Serge Simon - -

Sur les bases d’un sondage réalisé auprès des clubs professionnels, Serge Simon, président du syndicat des joueurs, attend une modification des règles de la mêlée. Sous peine d’actions…

Le torchon brûle toujours entre les joueurs et les arbitres du Top 14. Les changements de règles concernant la mêlée sèment toujours la confusion dans les esprits des « gros ». Pour rendre ce ras-le-bol plus concret, Provale, le syndicat des joueurs, a envoyé un questionnaire à tous les clubs professionnels. Au total, 238 joueurs de première ligne du Top 14 et de ProD2 y ont répondu. Et les résultats sont sans appel : 76% d’entre eux ne sont pas satisfait par le traitement actuel de la mêlée et 79% trouvent incohérentes les sanctions dans ce secteur de jeu. Un sondage qui apporte de l’eau au moulin de Serge Simon, le président de Provale, qui a envoyé un courrier officiel il y a une dizaine de jours aux arbitres, à la Ligue (LNR) et la Fédération (FFR). Un courrier toujours sans réponse.

L’ancien pilier, membre de la Dream Team RMC, a réitéré ses requêtes sur RMC : « Ce sondage exprime un malaise qu’on voit bien sur terrain. Tu vois la tête des mecs qui se prennent pénalité sur pénalité ils ne comprennent absolument pas ce qu’on leur reproche.» Dans une volonté de consensus, l’ancien joueur du Stade Français demande une discussion avec les arbitres tout en proposant, notamment, de mettre en place un vrai système de formation sur la mêlée, secteur de jeu très délicat. Certains joueurs réclament même « un arbitre de la mêlée ».

Une grève de la mêlée ?

« Les nouvelles règles faussent la compétition et les entraineurs le disent, explique encore Simon. Ils passent la semaine à organiser des entrainements sur la mêlée pour voir comment ils vont s’en sortir et éviter de prendre neuf ou douze points et un carton jaune. Ça crée une tension assez désagréable sur le terrain. On ne pourra pas aller bien loin si on ne trouve pas de solution. » En plus de la mauvaise interprétation des règles, le manque de communication tend à créer un climat de défiance. « D’un côté on pense qu’il y a triche et de l’autre incompétence », estime Simon.

Toujours dans l’attente d’une réponse des institutions, ce dernier réfléchit à la suite à donner en cas de fin de non-recevoir. Comme une grève de la mêlée ? « L’expression est jolie mais je ne sais pas si on peut l’envisager. On pourrait penser à quelque chose pour se faire entendre, assure-t-il. La demande est officielle, simple et logique. Elle est argumentée, il n’y a pas de raisons qu’elle soit refusée. Si elle l’était on prendrait ça comme du mépris et alors, il faudrait passer à autre chose. »

Le titre de l'encadré ici

Mené : « Un faux problème »|||

Le président de la commission centrale de l’arbitrage a tenu à réagir aux déclarations de Serge Simon sur les nouvelles règles de la mêlée. Didier Mené ne comprend pas cette polémique. « Je crois que Serge Simon ne lit pas ses mails. On a toujours prôné le dialogue et les discussions, assure l’ancien arbitre international. Ce n’est pas moi qui ai dit dans la presse que les arbitres n’étaient pas formés et ne connaissaient rien à la mêlée. Le 31 octobre, une réunion est prévue comme chaque année après la première série de matchs du Top 14 avec les entraineurs. Pour la première fois, on y invitera Provale si on pense que cette participation peut influencer positivement les choses. Depuis la première journée, on a recadré les consignes et c’est devenu un faux problème. Concernant la formation, Serge Simon ne sait pas que cette rigueur sur la mêlée a été demandée unanimement par les entraineurs. A chaque stage d’arbitre, nous invitons un spécialiste de la mêlée. Je pense que Provale a pris une position et qu’il n’en démordra pas parce qu’ils veulent avoir raison. Moi je pose d’autres questions et je veux qu’on refasse ce sondage. »