
Racing 92: "Je ne ferai jamais l’unanimité", assure Teddy Thomas
Teddy Thomas, votre association avec Finn Russell et Simon Zebo, tous deux arrivés cet été, est de plus en plus intéressante. Qu’en pensez-vous ?
Oui, quelque chose est en train de se mettre en place. Ce sont deux personnes avec qui j’ai rapidement accroché. On a un état d’esprit et une philosophie de vie assez similaire. On rigole bien, donc la complicité qu’on peut avoir en dehors du terrain, on l’a aussi sur le terrain. J’espère que ça pourra servir à toute l’équipe.
Vous semblez inséparables sur et en dehors du terrain…
(Rire) Inséparables, je ne sais pas, mais complices c’est vrai. Nous sommes voisins. Ils ne connaissent pas trop Paris et on essaie de passer du temps ensemble sur le terrain et en dehors. C’est comme ça que l’on crée un groupe très fort et on essaie de le faire à notre manière. On aime bien rigoler. Chambrer, ça dépend avec qui. On est aussi chambré et on essaie de renvoyer la balle.
Vous partagez la même philosophie du rugby…
Oui, le rugby reste un jeu, c’est vraiment ma philosophie de vouloir prendre du plaisir même aux entraînements. Nous avons la chance d’avoir un métier, enfin plutôt une passion… On se doit d’avoir le sourire même dans les moments plus compliqués. On l’extériorise plus facilement que d’autres mais il y a des moments pour tout. Nous avons des leaders et des coachs pour nous dire aussi les choses quand c’est nécessaire mais aussi pour respecter le groupe. Pour le moment, l’alchimie fonctionne assez bien et j’espère que ça va nous mener loin.
Vous êtes très complices avec Simon Zebo…
C’est quelqu’un apprécié de tout le monde. Il arrive tous les matins avec le sourire et cette joie de vivre. Quand il est 9h du matin et qu’il arrive avec de la musique et quelques pas de danse, ça nous donne un petit surplus de motivation. Nous aimons tous les deux prendre du plaisir et jouer tous les ballons, mais il faut aussi savoir alterner le jeu. C’est un équilibre à trouver avec l’équipe.
A titre individuel, vous avez été absent plusieurs semaines avant d’effectuer votre retour le week-end dernier. Comment vous sentez-vous ?
Je me sens bien. Je n’ai pas beaucoup joué en début de saison, je ne me sentais pas à 100% pour apporter le plus possible à l’équipe. On a discuté avec les coachs qui m’ont demandé si je souhaitais continuer ma préparation physique en allant un peu plus loin sur mes ischios qui m’ont posé de gros problèmes il y a deux ans. J’ai saisi cette opportunité. Je me suis mis sur le côté, je n’ai pas pénalisé l’équipe qui possède un gros effectif. Désormais, je me sens bien et j’ai du temps de jeu.
Comment abordez-vous la tournée du XV de France ?
Je n’y pense pas du tout. Je viens juste de revenir. J’ai joué un match le week-end dernier et si j’ai la chance, je vais essayer de faire un bon match samedi contre Pau. Je ne veux pas me mettre le feu dans ma tête en pensant au XV de France avant le club.
Mais, sans langue de bois, c’est une année particulière avec en point de mire la Coupe du monde…
Bien sûr que j’y pense. Il faut avoir des objectifs dans la vie avec pour tout le monde cette Coupe du monde. C’est à la fois proche et loin. On y pense, c’est certain. Quand on se lève le matin, on sait pourquoi on le fait. Ça passe aussi par de bonnes attitudes et de bons match avec le Racing.
Dans la liste de Jacques Brunel, vous êtes un des rares ailiers à vraiment évoluer à ce poste en club…
Il ne vous a pas dit que je jouais centre (Sourire). Des choix ont été faits. Cet été on a vu qu’à cause de la blessure de Rémy (Grosso) Gaël a glissé à l’aile et il a fait de bons matchs alors que c’était compliqué face à la meilleure équipe du monde. Il avait la volonté d’avoir des joueurs polyvalents et il a voulu repositionner quelques joueurs au poste d’ailier. Ça ramène un peu plus de concurrence et c’est pour le bien du XV de France.
Malgré seulement 13 sélections, vous feriez presque figure de cadre ou d’indispensable…
(Rire) Non, je ne pense pas. J’ai été pénalisé par mon passé et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Je suis le principal responsable. J’ai fait pas mal d’allers-retours malheureusement en équipe de France pour des petites erreurs personnelles. J’ai pris conscience de plein de choses et de ces erreurs que je ne reproduirai pas. J’ai envie d’avoir beaucoup plus de sélections que ça et de gagner plein de matchs avec ce groupe qui est au top. Je suis loin d’être un cadre, j’ai encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à apprendre.
En revanche, on vous dit plus mature qu’auparavant..
Oui, bien sûr. Les erreurs font mûrir. C’est ma cinquième année au Racing et j’apprends tous les jours aux côtés de grands joueurs. J’ai aujourd’hui 25 ans et je ne suis plus le petit jeune comme avant. Je me dois d’être rigoureux, sérieux et bosseur. Je ne ferai jamais l’unanimité et on pourra toujours me reprocher quelque chose mais tant que mon encadrement sportif, mes proches et mes amis me disent que ça va et qu’il n’y a rien à redire, je prendrai toujours autant de plaisir sur le terrain et je continuerai à rigoler sans galvauder mes objectifs.
Rêvez-vous parfois de remporter la Coupe du monde dans quelques mois ?
Je n’ai pas besoin d’en rêver la nuit. Quand on parle de rugby et de cette Coupe du monde, on pense tous à la gagner. Surtout quand on voit ce qu’on fait les joueurs de foot cet été. Ramener une Coupe du monde à la maison, c’est quelque chose d’énorme. (Sourire) On a fait des tours dans Paris avec d’autres joueurs, c’était hallucinant ce que le sport peut amener à tout un peuple. Bien sûr, on aimerait être la seconde vague et faire la même chose qu’eux.