Rougerie, monument d’Auvergne

Aurélien Rougerie - -
Lui-même se définit comme « un dinosaure ». Aurélien Rougerie, 33 ans, n’a connu qu’un seul club dans sa carrière, l’ASM Clermont Auvergne. Plus qu’un club de cœur, le club d’une vie pour ce pur Auvergnat né à Beaumont. « Je crois qu’on n’est pas beaucoup à être restés dans le même club », sourit le trois-quarts centre international (76 sélections). Des propositions, celui que tout le monde surnomme « Roro » en a eues. « J’ai fait le choix du cœur mais aussi des choix sportifs parce qu’on était dans une phase délicate quand ces propositions sont arrivées, explique-t-il. Il aurait été facile pour d’autres de partir vers d’autres cieux pour essayer de briller. Moi, j’ai fait le choix de rester avec un projet sportif ambitieux. Je suis content d’être resté. »
Au club aussi, personne ne regrette cette décision. A l’ASM depuis l’âge de 6 ans, capitaine des Jaunards depuis huit ans, Aurélien Rougerie est celui qui a ramené pour la première fois le Bouclier de Brennus sur la place de Jaude en 2010. Son meilleur souvenir. « J’ai de la chance, glisse son entraîneur Vern Cotter. Aurélien, c’est un personnage, un bon mec. Il représente toutes les valeurs de ce club. » Même les clichés de l’Auvergnat qu’on dit près de ses sous ? « Etre Auvergnat, ce n’est pas avoir les poches cousues, répond l’intéressé. Il fait bon vivre dans notre région, les gens s’entraident, sont contents, souriants, ils parlent du rugby. C’est une terre de rugby. On peut parler de la gastronomie auvergnate avec ses fromages et ses spécialités, je pense notamment à la truffade, au pounti… » Cette qualité de vie a aussi pesé lourd dans la balance lorsqu’il fut question d’un éventuel départ.
Fofana : « Un privilège de parler avec ce Monsieur »
Davantage leader à travers les actes sur la pelouse que la parole, Rougerie espère guider son club vers une nouvelle demi-finale de Top 14, ce samedi, à l’issue d’un barrage explosif face au champion de France en titre, Castre (16h30). Mais un échec à Marcel-Michelin n’égratignerait pas une aura à son summum. « Il est l’exemple à suivre », avance son partenaire Morgan Parra. « Il a l’ASM dans le sang et cela se ressent dans sa façon de s’exprimer en tant que capitaine, ajoute Benjamin Kayser. Pour lui, l’important est surtout de mener ses troupes en étant exemplaire à travers l’envie, la combativité. C’est un mec qui s’envoie (sic). » D’instinct, Wesley Fofana répond « respect » au sujet de son équipier. « C’est un papa, il représente tout. C’est un privilège pour moi de parler avec ce Monsieur. »
S’il ne sait toujours pas ce qu’il fera après sa carrière, privilégiant toujours l’envie de jouer au plus haut niveau malgré le poids des années, le grand blondinet est fier d’être bien plus que le capitaine de l’ASM. « C’est une immense fierté d’avoir apporté à ce club tout ce que j’ai pu, dit-il. Cela m’a fait grandir. On a avancé ensemble. » La belle histoire d’amour n’est pas encore finie.
A lire aussi :
Toute l’actualité du Top 14
XV de France : Michalak préféré à Trinh-Duc, Dusautoir de retour
Chabal : « Mon corps souffre et ma tête n’a plus envie »