Servat, talonneur surhumain

William Servat - -
Non, il n’y pas d’erreur. William Servat est bel et bien en tête du classement des meilleurs marqueurs d’essais du Top 14. Dans ce premier tiers de la saison, le talonneur du Stade Toulousain a, comme les ailiers supersoniques Julien Malzieu, Maxime Médard ou encore Ollie Phillips, inscrit la bagatelle de cinq essais. « Ce n’est pas banal, reconnait l’intéressé sans forfanterie. Mais cela est possible grâce à tous mes coéquipiers. D’ailleurs, l’essai le plus dur que j’ai marqué, j’ai dû faire à peu près deux mètres pour l’inscrire », ironise-t-il.
Mais plus que le nombre d’essais qu’il a inscrits, l’entraîneur des avants du club Rouge et Noir, Yannick Bru préfère retenir la « forme » actuelle qu’arbore son talonneur. « A son poste, c’est une référence. Il a 32 ans et il a maintenant la maturité. En plus, c’est une force de la nature. Génétiquement, il a quelque chose de particulier. William arrive à déplacer ses 115 kilos très rapidement. Son explosivité fait sa force. La nature lui a donné quelque chose d’extraordinaire. » Sur les qualités d’homme, Yannick Bru est également élogieux. « Chez nous, William c’est le président des comités des fêtes. Et ce n’est pas rien ici (rires). Je crois qu’il a une simplicité et une authenticité qui plait. A Toulouse, c’est quelqu’un qui compte et dont on a besoin. Je vois mal comment l’équipe de France pourrait s’en passer. »
« La Coupe du monde, ce serait fantastique »
L’équipe de France et, par extension, la prochaine Coupe du monde qui se disputera en septembre 2011 en Nouvelle-Zélande, le natif de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) l’a bien entendu en ligne de mire. Lui qui n’a pas été convié aux deux dernières éditions de cette compétition (2003 et 2007) espère une revanche. « J’étais en vacances en Corse quand j’ai vu partir Thierry (Dusautoir) pour la dernière Coupe du monde, rappelle le talonneur aux trente sélections. L’avoir vu rejoindre les Bleus, ça m’a fait quelque chose. » Avant d’enchaîner sur ses ambitions : « Je pense qu’une Coupe du monde, c’est un événement dans une carrière. C’est un moment de vie très intense puisqu’on est plusieurs mois avec les joueurs avec un seul et même objectif. C’est sûr que si je n’y participe pas, cela sera un regret pour moi. Ça serait fantastique d’y être. »