Top 14 : Castres met l’Auvergne à ses pieds

Rémi Lamerat (Castres) - -
Soyons honnête, personne, hormis une poignée d’irréductibles castrais, n’imaginait une victoire du CO dans l’antre imprenable de Marcel Michelin. Pensez donc, Clermont n’avait plus perdu sur ses terres depuis le 21 novembre 2009. Une incroyable série de 77 victoires consécutives, rompue ce samedi par d’épatants Castrais (16-22), prêts à vendre chèrement leur peau de champions de France en titre. L’axiome selon lequel les barrages de Top 14 tournaient (presque) toujours en faveur des locaux a vécu. Après la victoire du Racing-Métro 92 hier à Toulouse (21-16), le succès du CO à Clermont a confirmé la faillite, à domicile de surcroit, des « historiques » du rugby tricolore. Mais au vu des scenarios proposés lors des deux barrages, le constat résulte d’une implacable logique.
Ce samedi, les intentions et la détermination étaient castraises. Même réduit à 14, puis à 13 contre 15 après les expulsions temporaires d’Ortega (30e) et Evans (38e), les Tarnais n’ont jamais cessé de déployer un jeu ambitieux, inspiré par les jambes de l’arrière de poche Brice Dulin, la puissance de la paire de centre Cabannes – Lamerat et une charnière Kockott (17 points) – Talès à son niveau. En face, Clermont, dans la lignée d’une saison ratée au regard de ses standards récents, a bafouillé son jeu, incapable de franchir le rideau adverse. Patiemment forgée par l’architecte Vern Cotter, la fameuse force collective auvergnate n’a pas eu plus d’impact que les disciplinées légions romaines face aux poings d’Obélix. Les « Jaunards » n’ont été à la hauteur de leur réputation qu’un petit quart d’heure, après l’essai castrais de Lamerat (62e). Portés par le seul ressort de l’orgueil, ils sont même passés tout près d’inverser la tendance. Mais l’essai de Chouly (77e) est arrivé trop tard.
Cotter, casquette basse
« C’est une victoire méritée et un véritable exploit, saluait l’ancien international tricolore Denis Charvet. Dans les propos des Castrais avant le match, il y avait une assurance et on sentait qu’ils étaient prêts à gagner. » Rattrapés par une propension à déjouer lors des matches à enjeu que l’on croyait oubliée, les Clermontois, rossés face aux Saracens (46-6) en demi-finale de H Cup, ne l’étaient pas. Après huit ans de règne sur le banc auvergnat, Vern Cotter quitte Clermont par une défaite, seulement sa 4e à Marcel Michelin.
Le Néo-zélandais de peu mots, dont on n’a vu que la visière de la casquette tristement esseulée en tribune au coup de sifflet final, s’imaginait sans doute une autre sortie avant d’aller présider aux destinées de la sélection écossaise. Mais cette défaite ne doit pas ternir l’immense travail accompli tout au long de ces huit années. Aujourd’hui, c’est Castres qui méritait d’aller défier Montpellier en demi-finale à Lille samedi prochain (16h30). Une vérité que Cotter sera sans doute le premier à saluer.
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