RMC Sport

Top 14 : comment Lamerat est devenu l’une des pépites de Castres

Rémi Lamerat, le centre de Castres

Rémi Lamerat, le centre de Castres - -

A 24 ans, le centre castrais Rémi Lamerat a explosé cette saison en Top 14 et visera la victoire en finale ce samedi contre Toulon (21h). Convoqué pour la tournée en Australie, il peut même envisager une place pour le prochain Mondial.

A Castres, les têtes qui dépassent sont rares. Si Rory Kockott, une star très courtisée, faisait figure d’exception, il ne doit plus se sentir seul. Depuis le début de saison, le demi de mêlée sud-africain a été rejoint en haut de l’affiche par Rémi Lamerat. A 24 ans, le puissant centre (1,84m, 105kg) est devenu une référence à son poste en Top 14. Plus que ça même : le tube de la saison. Le tout grâce à des actions plus spectaculaires les unes que les autres, un talent de finisseur (quatre essais, dont un en barrages à Clermont) et les excellents résultats du CO, en lice pour un deuxième titre consécutif en Top 14. Mais l’éclosion du phénomène aurait pu ne jamais avoir lieu.

Car si Lamerat est aujourd’hui un des centres les plus difficiles à faire tomber dans le championnat, son physique lui a longtemps joué des tours. Surtout son genou droit, puisqu’il a été victime de deux ruptures des ligaments croisés en l’espace de huit mois. La première sous le maillot du Stade Toulousain, son club formateur, lors d’une rencontre face à Brive en mars 2011. Son contrat déjà signé, il rejoint quand même Castres et y poursuit sa rééducation. Mais pour sa deuxième rencontre sous le maillot tarnais, en novembre 2011, rebelote, le genou craque !

Deux coups durs, enchaînés avec d’autres pépins musculaires, qui vont finalement lui servir de déclic. « Ça m’a mis un bon coup de pied aux fesses et ça m’a forcé à faire un peu plus pour être vraiment professionnel, avoue celui qui a changé sa façon de s’entraîner et collabore désormais avec Sport Pro Santé, un établissement de préparation physique personnalisée à Toulouse. Sans mes deux blessures au genou, je n’aurais pas pris conscience aussi rapidement de ce qu’était le haut niveau, notamment dans la préparation physique. »

Dans la liste des 30 « protégés »

« Eternellement reconnaissant » envers Castres, qui ne l’a pas laissé tomber malgré les blessures, Lamerat a bien rendu la pareille à son club, notamment en prolongeant son contrat jusqu’en 2015. Si l’an passé, il ne faisait pas partie du groupe qui a battu Toulon en finale du Top 14 (19-14), il foulera bien la pelouse du Stade de France cette année et croisera donc la route de Mathieu Bastareaud, auquel il a succédé dans les équipes de France de jeunes et avec lequel il a sympathisé lors de son court passage en Bleu, en mars dernier contre l’Ecosse (retenu dans le groupe mais absent de la feuille de match). Les retrouvailles seront-elles chaudes ? « Je pense que sur les impacts, ça ne va pas trop me faire rire », souffle le Castrais.

Et si cela chauffe samedi soir, les deux hommes pourront toujours se réconcilier lors de la tournée du XV de France au mois de juin, en Australie. Philippe Saint-André n’est en effet pas passé à côté du phénomène, parfois comparé à Philippe Sella, et l’a convoqué pour les trois test-matchs face aux Wallabies (comme ses coéquipiers Rémi Talès et Brice Dulin). Mais celui qui a également été intégré à la liste des 30 internationaux « protégés » pour la saison prochaine (dont le total des matchs ne devra pas dépasser les 30 sur toute la saison), préfère ne pas encore trop penser aux Bleus : « C’est un rêve que j’ai depuis longtemps de jouer des phases finales en Top 14, donc ce plaisir-là prend un peu le dessus pour l’instant sur la sélection. Mais une fois la finale finie, j’aurai tout le temps de penser à cette tournée. » Et si ça tourne bien pour le CO, de chambrer Mathieu Bastareaud…

AA avec Wilfried Templier et à Castres