Top 14: Folau n’est pas le bienvenu après ses propos homophobes

Israel Folau - AFP
Son talent n’est pas à démontrer. Et ses dérapages ne sont plus une surprise. Israel Folau n’est aujourd’hui plus un joueur comme les autres. L’arrière international (30 ans, 73 sélections) a été limogé par sa fédération après une nouvelle saillie homophobe. "Ivrognes, homosexuels, adultères, menteurs, fornicateurs, voleurs, athées, idolâtres, l'Enfer vous attend. Repentez-vous ! Seul Jésus peut vous sauver", avait-il écrit sur instagram voilà quelques semaines. Que va devenir Folau qui n’a fait pas appel de la décision ? Lui entend poursuivre sa carrière.
"Je pense que je peux encore jouer longtemps, même si la décision de Rugby Australia a un impact considérable sur ma réputation et ma carrière, a déclaré Folau. En fin de compte, je dois faire ce qu'il y a de mieux pour ma famille, mes coéquipiers et les supporters alors j'explore toutes les possibilités qui s'offrent à moi." En Europe? Beaucoup l’imaginent en Angleterre ou en France dans quelques mois? Son CV circule déjà ces derniers jours. Mais qui va oser le recruter? Pour le moment, personne
Boudjellal: "Le recruter? S’il se fait exorciser"
"On ne va pas accoler l’image du club à celle de Folau, nous a déclaré un entraineur qui préfère anonyme. Je nous vois mal le recruter et provoquer la colère de certains partenaires." A Toulon, Mourad Boudjellal avait fait part de sa colère après les propos de l’Australien. Pourrait-il malgré tout le recruter en cas de bonne affaire financière ? Outre le salaire potentiellement élevé, plombant possiblement le salary cap, le dérapage de Folau ne plaide évidemment pas en sa faveur selon le président du RCT.
"S’il se fait exorciser peut-être qu’on pourrait le prendre, nous a répondu le président varois. Mais bien sûr que ça sera compliqué pour le club qui le recrute de ne pas se faire siffler. Mais des clubs pourraient être tenter de le faire signer malgré tout, et certains ne sont pas dérangés par les valeurs de Folau. C’est sûr que c’est un grand joueur, une valeur ajoutée, mais d’un autre côté, c’est quand même très compliqué. L’avantage, c’est qu’on aurait la protection de Dieu..."
A Pau, on est habitué à enrôler des joueurs de l’hémisphère sud depuis quelques saisons, surtout venus de Nouvelle-Zélande. Mais là aussi, il n’est inenvisageable de voir débarquer Folau dans ces conditions. "Même si j’avais les moyens, je ne le prendrais pas, selon le président palois Bernard Pontneau. Il y a déjà parfois des excès qui nous peinent, et lui est hors cadre. Il ne représente pas du tout le schéma multiculturel que l’on met en place dans le club. Il ne serait pas du tout le bienvenu." A Pau donc comme visiblement un peu partout en Top 14. Le Japon et l’Angleterre, où Folau pourrait potentiellement rebondir, partagent-ils le même avis?