RMC Sport

Top 14 : le piège de Noël

Yoann Huget

Yoann Huget - -

Avec une journée de championnat placée entre Noël et le jour de l’An, les rugbymen du Top 14 sont sur le pont pendant les fêtes. Une période délicate où la plus grande épreuve pour les joueurs est sans doute d’éviter les excès à table.

Pour les rugbymen, c’est désormais une habitude. Pendant les fêtes, quand d’autres sportifs goûtent un repos bien mérité, les pieds devant la cheminée ou attablés pour des repas sans fin, eux sont sur le pont. Avec une journée de Top 14 le 22 décembre, une autre le 30 et une dernière le 4 ou 5 janvier, c’est même le grand rush de Noël. Et le temps des privations. Car si les fêtes se déroulent en famille, difficile de résister aux tentations du foie gras, du chapon ou de la bûche. « Ça fait partie des sacrifices d’un sportif de haut niveau. Ce n’est pas que du bonheur, il y a beaucoup de sacrifices qui l’accompagnent », souligne Matthew Clarkin, 3e ligne de Bordeaux-Bègles.

« Ce sera classique, comme partout il y aura du foie gras, je vais manger des bonnes choses mais en moins grandes quantités que les personnes qui seront à côté de moi, renchérit son coéquipier Camille Lopez. C’est normal, c’est notre corps, c’est notre boulot, on en a besoin donc il ne faut pas faire n’importe si on veut être performant le week-end sur le terrain. On est des grandes personnes, il faut savoir faire attention. » Un discours sage et raisonné en amont mais sans doute bien délicat à appliquer une fois à table, en famille… et loin des entraîneurs !

Lamboley : « Je peux manger un kilo de foie gras »

Si Guy Novès assure « qu’il n’y a aucune consigne car les joueurs sont pros », tous n’ont pas cette confiance aveugle en leurs troupes. « Je les pèse avant qu’ils partent et je les repeserai au retour. Et ceux qui seront en surpoids savent qu’ils auront des séances supplémentaires à 7h du matin, donc ça ne leur fait pas plaisir », lâche Ludovic Loustau, préparateur physique de l’UBB. Alexis Savigny, médecin du Stade Français, joue lui les pédagogues et sait que désormais, les surprises sont rares au retour des fêtes.

En assurant qu’« un ou deux excès par an » ne posent pas de problème, il met toutefois en garde quant à une trop grande consommation d’alcool. « L’alcool n’est pas bon ami avec le sport, rappelle-t-il. Les conseils qui leur sont donnés sont d’éviter les alcools durs, types alcool blanc, vodka, etc. Et je pense que la raison veut un apéritif plus un verre de vin, voire deux au repas, et un petit vin cuit à la fin, mais ça suffit. »

Reste les injustes inégalités des uns et des autres devant la balance, qui permettront à certains de se lâcher plus que prévu. « Je peux manger un kilo de foie gras, je ne prendrai pas un kilo, lance, hilare, le Toulousain Grégory Lamboley. Mais certains sont adeptes de la bonne bouffe et ont tendance à prendre un peu de poids donc il faut qu’ils fassent attention. » Sur le terrain, le moindre écart risque en effet de se payer comptant.

Alexandre Alain avec WT, OS et LD