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Top 14: le projet de "marquee player" encore rejeté

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Les présidents du Top 14, réunis à Nice ces dernières heures, ont une nouvelle fois rejeté le projet de "marquee player", qui aurait permis, comme en Angleterre, de recruter un ou plusieurs joueurs hors salary cap. Le président de l’Union Bordeaux-Bègles Laurent Marti, farouchement opposé à ce système, s’explique auprès de RMC Sport.

Le Top 14 n’est décidément pas près de suivre le modèle du championnat anglais en matière de recrutement. Réunis en assemblée générale à Nice, les présidents des clubs professionnels ont, comme l’année dernière à la même époque, rejeté le principe du marquee player. Un dispositif adopté en Angleterre qui permet de recruter deux joueurs hors salary cap et ainsi attirer quelques stars grassement payées.

"Je n'ai jamais vu une star remplir les stades en rugby"

"Cela a fait pschitt, a reconnu le président de l’Union Bordeaux-Bègles Laurent Marti à RMC Sport. Nous sommes une grande majorité de présidents à être contre. Et je fais partie de ceux qui sont contre. Nous avons déjà un salary cap déjà très important avec 11,3 millions brut et 200.000 euros par international dans la liste. Certains clubs comme Clermont-Ferrand peuvent dépenser jusqu’à 13 millions brut, alors que les Anglais ont 7,8 millions. On a 50% de plus! Il faut arrêter les délires. On dépense déjà beaucoup trop d’argent, beaucoup plus que ce que l’économie du rugby produit. Et je n’ai jamais vu une star remplir les stades en rugby. À Bordeaux, où on a la chance d’avoir le premier public de France en quantité depuis six ans, on faisait autant de monde face à Biarritz ou Bayonne que pour Toulon avec ses stars. Il faut arrêter avec le star système".

L’UBB n’a pourtant pas réussi à retenir un diamant comme le Fidjien Semi Radradra qui évoluera la saison prochaine à Bristol. Avec le dispositif du marquee player, Bordeaux-Bègles aurait-il pu le conserver? Laurent Marti, dément, et en rigole. "Pas du tout, ce n’est pas du tout ça, car nous ne sommes pas au plafond du salary cap à Bordeaux. C’est avant tout un problème de finances. Je n’ai pas les moyens de payer Radradra plus que je ne le payais. Et même si nous avions eu les moyens de le payer et que nous avions eu le marquee player, nous n’aurions pas gardé Semi Radradra. Je ne peux pas expliquer à Matthieu Jalibert ou à Thierry Paiva, un enfant du club pas encore international, qu’un mec dans le vestiaire va gagner 15 fois plus qu’eux. Ce n’est pas possible. Ce n’est pas ma conception du rugby".

Jean-François Paturaud