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Top 14 : Les tops et les flops à la mi-saison

Frédéric Michalak

Frédéric Michalak - -

Au lendemain de la dernière journée de la phase aller, les clubs de l’élite peuvent déjà dresser les premiers bilans. Toulon sur les rails, Castres à la table des gros ou encore le Racing Métro à la dérive… Tour d’horizon de la planète Top 14.

Toulon : Promesses tenues

Au bal des favoris, le RCT est indéniablement le roi de cette première partie de saison. Promis à un avenir radieux avec son effectif six étoiles renforcé par des stars planétaires à l’intersaison, le club varois n’a pas déçu. Onze victoires en treize journées, meilleure attaque et meilleure défense du Top 14, sept points d’avance sur le deuxième (Clermont)…tout roule pour le tandem Bernard Laporte-Mourad Boudjellal. Satisfaction parmi les satisfactions sur la Rade, Frédéric Michalak, auteur d’un retour tonitruant dans l’Hexagone après un second exil en Afrique du Sud chez les Sharks. Si on ajoute à cela le sans faute en H Cup, et le fait que Toulon recevra 8 fois lors de la phase retour du championnat, il n’est pas prématuré de dire que le RCT est sur les bases d’une saison exceptionnelle.

Castres : A l’ombre des gros

Chaque année, on s’attend à ce que Castres décline. Pourtant, le CO est toujours au rendez-vous ! Cette saison plus que jamais, le doute était permis après le départ du capitaine emblématique Chris Masoe pour Toulon et les départs annoncés de certains cadres et du duo d’entraineurs Labit-Travers. Mais les Castrais ont suivi leur chemin en toute discrétion, dans l’ombre des trois géants. A tel point qu’ils ont rejoint lors de la 13e journée le « grand frère » (le Stade Toulousain) à la 3e marche du podium, au prix d’une très belle série en cours de 6 victoires d’affilée (record de la saison à égalité avec Toulon) en championnat. « Notre rôle est de faire prendre conscience aux joueurs qu’ils n’aient qu’une envie en rentrant sur le terrain : celle de la gagne », explique Laurent Travers au micro de RMC. A ce niveau de performance, Castres est bien la 4e équipe du « Big Four » de notre Top 14.

Grenoble : La belle surprise

La marche qui sépare le Pro D2 du Top 14 est souvent bien haute pour ceux qui accèdent à l’élite. Mais à l’inverse de Mont-de-Marsan, qui est déjà pratiquement condamné à retourner à l’étage inférieur, Grenoble poursuit son rêve. Sans véritable star, mais avec une discipline de fer et une force décuplée dans son antre de Lesdiguières, le FCG fait mieux que tenir tête aux autres pensionnaires du Top 14 dans cette phase aller. Avec 8 victoires dont 7 à la maison (où ils sont invaincus depuis mai 2011), et comme cerise sur le gâteau le récent exploit face au double champion de France en titre (15-6), les hommes de Fabrice Landreau sont confortablement installés à une inattendue 6e place synonyme de barrage. Si en Isère on assure encore jouer le maintien, Grenoble est clairement LA très belle surprise de cette première partie de saison.

Racing-Métro : Les stars sans le système

C’est sans aucun doute la grosse déception de la phase aller. Une onzième place très loin des ambitions du début de saison, une attaque avant-dernière de Top 14 et déjà 9 points de retard sur le premier barragiste… Tous les ingrédients sont réunis pour une belle année galère du coté de Colombes. Le départ de cadres comme Lionel Nallet (Lyon) ou François Steyn (Western Province), ainsi que la crise interne essuyée par le club la saison dernière, n’ont visiblement jamais été digérés. Les arrivées d’éléments à fort potentiel tels Maxime Machenaud ou Dimitri Szarzewski, ajoutées aux valeurs sûres du club (Cronje, Imhoff, Estebanez…), n’ont pas réussi à modifier la donne. Des résultats très décevants au final pour le 5e budget du championnat, qui s’est même accordé le luxe d’offrir à Mont-de-Marsan sa seule victoire de la saison en Top 14. Une éclaircie dans la grisaille, la bonne tenue des Racingmen en H Cup, toujours en course pour une qualification pour les quarts de finale.

Joe Rokocoko : Une star en perdition

Certes Joe Rokocoko, arrivé à Bayonne en décembre 2011, trainait déjà sa peine sur les pelouses de Top 14 la saison dernière. Mais il avait encore l’excuse du temps d’adaptation. La nouvelle année n’a absolument rien changé pour l’ancienne star des All Blacks : 11 titularisations en championnat et toujours pas l’ombre d’un essai… Franchement décevant pour l’ailier néo-zélandais, détenteur du record du plus grand nombre d’essais en une année (17 en 2003), auteur de 230 points en 68 sélections (46 essais) sous le maillot frappé de la fougère et recruté pour permettre à l’Aviron Bayonnais de franchir un palier et de s’assoir à la table des grands. Avec tout ce dont on pouvait attendre de lui, il est certainement l’un des plus grands flops de l’histoire du championnat.

Anthony Tallieu